Tout le bonheur du monde 2.0

Il est parfois des évènements qui me laissent perplexe. Admiratif devant leur malicieuse chaoticité, époustouflé par l'indéniable "humanité" qu'ils pré-supposent, mais néanmoins perplexe quant à leur pertinence. Apprenez donc, lecteurs ébahis ou en passe de l'être, que mon blog, et plus précisément ma personne, a fait l'objet de menaces.

Alors que je me découvre tout plein d'amis virtuels qui jamais ne m'auraient adressé la moindre parole dans la vraie vie du dehors et que, pendant ce temps, le monde est bien obligé d'admettre à sa population ingénue mais néanmoins amorphe que les droits de l'humanité en générale et de l'homme en particulier elle s'en tamponne l'oreille avec une babouche, je me rappelle que la meilleure façon de démarrer une semaine en pleine forme est de se passer en boucle et à fort volume de la bonne techno de ma jeunesse au petit matin. En plus ça emmerde ceux qui ont eu le culot de faire la fiesta durant tout le week-end sans même m'inviter.

Il n'y a pas à dire, l'année 2008 sera à la hauteur de 2007 en matière de personnes manifestement déficientes en neurones connaissant son heure de gloire en passant dans le fantastique journal télévisé de 20h (ou de 13h), celui-là même qui déclarait sans broncher que toute personne votant "non" au dernier référendum était un débile inculte, que l'UMP était l'avenir de la France, les grèvistes de la sncf d'horripilants privilégiés et les usagers de cette même sncf de malheureux otages dont même les colombiens devraient avoir pitié.

Cela faisait bien longtemps que ma muse consacrée à la contemplation extatique et à la vénération prosternée du monde politique ne m'avait soufflé la moindre ligne pour participer à ce grand et merveilleux opéra pathético-lyrique qu'est notre fantastique France ultra-moderne, totalement hype et furieusement fasciste. Mais il faut dire aussi que j'avais ouvert mon champs intellectuel à d'autres horizons en ne regardant pas la télévision et en ne me consacrant donc pas à la partie émergée de l'iceberg, celle que l'on voit bien mais qui n'a aucune importance.

Hier soir, sans doute dans un moment d'égarement, j'ai eu une soudaine envie de savoir ce qui se passait dans mon pays. Pour être plus précis je me suis pris d'une curiosité saugrenue et ai allumé ma télévision à l'heure d'un JT quelconque dont j'ai oublié l'identité exacte (Ils se ressemblent tous de toute façon et vénèrent unanimement le gouvernement en place).

Nous, nos enfants, on les aime c'est clair. Et même sur Internet on affiche fièrement sa moralité en s'outrageant aussitôt que quelqu'un dépasse les bornes des limites. Ainsi quand la société Poweo (si c'est bien elle, car cela ressemble un peu à une blague d'internaute) a diffusé une vidéo où l'un de nos nudistes préférés (que bien sûr notre chauvinisme va désormais nous faire haïr. On n'a pas élu un narcissique maniaque pour ensuite soutenir des perdants hein.) se ressource en énergie en mettant ses doigts dans la prise, on pointe du doigt et on accuse.

Il est vraiment remarquable de voir à quel point la classe politique semble de nos jours sur le point d'être inscrite au livre des records dans la catégorie du plus grand rassemblement de débiles patentés (et non pas d'andouilles, pour ne pas faire de tort à la gamme de produits charcutiers que je respecte au plus haut point - Merci KannTo - et à laquelle je renouvelle régulièrement mon affection sous forme d'engloutissage massif et délectable)

Il arrive fréquemment que la télévision, dans sa grande clairvoyance, doive remettre aux goûts du jour sa grille de programme afin de s'adapter à son audience. Ainsi notre sixième chaîne a-t-elle judicieusement troqué ses émissions à base de tests intellectuels pour se lancer dans l'équivalent d'un question pour un champion de 10 ans, manifestement beaucoup plus adapté au profil et aux aptitudes neuronales du français moyen. (C'est vous dire si les résultats des tests de QI ont été flatteurs)

Qu'on se le dise ma verve littéraire semble ces temps-ci s'éterniser dans une dormance que ne renierais pas une quelconque blondinette vautrée dans un château (non je ne parle pas de la starac) ni même un député fraîchement élu découvrant la tentatrice attraction de la sieste du milieu d'après-midi en direct à la télévision, média avide d'oisifs filmés en tout genre s'il en est. (Certes elle tend à préférer, d'une courte tête, l'actif sexuel sur l'amorphe mais la parité actuelle de l'Assemblée ne s'y prête guère)

Les statistiques, c'est beau. Oh je sais, je vois d'ici le début d'une hola de protestation face à la grande profondeur de la déclaration. Mais à ma décharge, n'oublions pas que je suis, aussi saugrenu que cela puisse paraitre, mathématicien de formation.