Tout le bonheur du monde 2.0Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.2024-03-15T21:13:44+01:00Khaos Farbauti Ibn Oblivionurn:md5:75b67adbc79787e2cc386bf3e28496a8Dotclear3, la chimère, chapitre VI (suite)urn:md5:c9f895bdc731a54851035239bf2c8fcf2022-04-09T21:44:00+02:002022-04-10T06:42:10+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /> Vlad tourna brièvement la tête vers Alice, qui maintenait toujours son arme contre elle-même, luttant visiblement mais sans succès contre la possession de Säbel. Il fit un geste de la main qui se voulait apaisant, puis s'assit sur le sol, lentement, comme l'homme terriblement agé et épuisé qu'il était au fond.</p>
<p>"Le plus grand Mage de tous les temps" commença alors les incantations les plus difficiles de son existence.</p> <p>Si un observateur anonyme passait par là, il ne verrait rien de plus que les effets d'une légère brise traversant cette scène étrange composée d'un homme en tailleur, d'une femme au sourire sadique et d'une autre terrorisée se menaçant d'une arme à feu. Mais aux yeux de tous ses acteurs apparaissaient progressivement d'étranges reflets indicibles, comme miroitant par dessus la réalité puis coulant au cœur de cet instant figé.</p>
<p>La voix de Vlad Wesley murmurait mais aucun mot ne semblait vraiment être prononcés. Les sons se mélangeaient aux couleurs, et parfois même un geste les accompagnait.<br />
Le Mage construisait son rituel et, fermant les yeux, entra en lui-même.</p>
<p><em>D'abord : La Chimère</em></p>
<p>Vlad se tenait dans la cage mentale où il avait enfermé si facilement cette partie. La main sur le verrou, il hésita. Faisait-il le bon choix ? Après tout, reconstituer le Fauve était son plan depuis le début non ? Pourtant quelque chose le retenait.<br />
La force de l'habitude ? Le besoin de contrôle ? Ce premier pas, si simple, semblait si difficile. Le Mage réalisa qu'il tremblait. De peur ?</p>
<p><em>La première part du Fauve. Sa conscience. Ses souvenirs,</em></p>
<p>La cage était maintenant ouverte. Vlad regarda la Chimère glisser silencieusement hors de son esprit pour se matérialiser au dessus de son corps, hideuse bête difforme d'apparence terrible mais sans réelle consistance dans le monde. Elle n'émit pas un son pour saluer sa libération et se contenta d'attendre la suite, immobile.</p>
<p>Le Mage leva un doigt, comme pour marquer l'étape du rituel, et prononça d'une voix empreinte d'autorité : "Chimère, la mémoire de mes fautes"</p>
<p><em>Ensuite : Le Tigre</em></p>
<p>Vlad tendit la paume de sa main vers Alice et des miroitements scintillèrent autour de sa visage, tel un rayon de soleil s'éparpillant sur du papier brillant froissé. Les muscles crispés de la jeune femme semblèrent se détendre. Son arme glissa, lentement, de ses doigts, relâchant la pression sur sa gorge. Puis c'est tout le corps d'Alice qui s'effondra mollement sur le sol, comme terrassé par un soudain et irrépressible sommeil.</p>
<p>Au fil des secondes, le rituel semblait plus facile pour le Mage. L'hésitation initial disparaissait et il retrouvait l'assurance que lui apportait l'usage de ses pouvoirs.</p>
<p><em>La seconde part du Fauve. Sa puissance dévastatrice. Son inéluctabilité.</em></p>
<p>Le Tigre apparut alors au dessus du corps d'Alice. Säbel sous sa forme primale, animale, tout en griffes et crocs. Moins hideuse mais bien plus terrifiante que l'intangible Chimère.</p>
<p>Le Mage leva un autre doigt : "Säbel, la gravité de mes fautes"</p>
<p>Vlad tourna alors son regard vers Linda. Elle se tenait devant lui avec un sourire jusqu'aux oreilles, sautillant presque d'excitation. Ne pouvant se retenir plus longtemps, elle se mit à applaudir en répétant : "Mon tour ! mon tour !"</p>
<p>D'un geste, Vlad l'invita à s'asseoir devant lui alors que les scintillements convergeaient désormais lentement vers elle. Linda s'empressa d'obéir, toujours hilare et couverte de sang.</p>
<p><em>Et enfin : Le Chat</em></p>
<p>Vlad plongea ses yeux dans ceux de Linda. La magie coulait à flot en lui et il se demandait soudain pourquoi il avait tant désiré éloigner cette part du Fauve. Elle semblait si évidente et naturelle. Avait-il vraiment voulu la renier ?</p>
<p><em>La troisième part du Fauve. Ses envies. Ses pulsions.</em></p>
<p>Les miroitements se regroupèrent en amas semblable à des mains et plongèrent dans Linda. Quelques secondes passèrent et elles ressortirent en portant la forme d'un gros chat. Lentement, elles le soulevèrent au même niveau que les autres apparitions.<br />
Le visage de Linda, alors que le sang séchait sur sa joue, ne souriait plus du tout.</p>
<p>Vlad leva un troisième doigt : "Chat, la volonté de commettre mes fautes"</p>
<p>Le Mage prit alors une profonde inspiration. Puis, d'un geste qui se voulait sûr, entoura ses trois doigts levés avec la paume de son autre main.<br />
Les scintillements se transformèrent soudain en crépitements puis en éclairs. L'air devint lourd et menaçant, tandis que des nuages semblaient soudain obstruer le soleil.</p>
<p>"Le Fauve, ma faute." prononça Vlad d'une voix grave et puissante.</p>
<p>Les éclairs s'élancèrent vers les trois formes éthérées et les englobèrent dans une immense bulle d'énergie magique, pulsant et bourdonnant dans un vacarme assourdissant. Puis la sphère rétrécit de plus en plus jusqu'à sembler ne plus pouvoir rien contenir et, finalement, dans un lumière blanche éblouissante, explosa.</p>
<p>A sa place se tenait le Fauve, majestueux et terrible.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2022/04/09/3%2C-la-chim%C3%A8re%2C-chapitre-VI-%28suite%29#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1830Je préfère quand vous dormezurn:md5:377f1cffe8d5ef3e7ed44a7f730c573f2019-12-08T00:13:00+01:002024-03-07T09:29:03+01:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.20161224_011130_t.webp" alt="" class="media-left" />Je préfère quand vous dormez.</p>
<p>Quand vous êtes réveillés, vous vivez, dansez, chantez, hurlez.<br />
Sous le soleil vos humeurs croissent, grossissent, emplissent le vide de l'espace qui nous sépare.</p> <p>Je vous entends, je vous vois, je vous ressens. Je vous observe et me glisse au milieu de vos envies, de vos sentiments.</p>
<p>J'ai pris l'habitude d'appeler cela empathie.</p>
<p>Car vos cris m'envahissent et je me joins à vous pour les clamer. Je comprends la moindre lettre de votre déclaration d'existence face à l'univers. J'en parcours chacun des liés et déliés. Je communie avec la moindre de vos ponctuations.<br />
Et lorsque la rage s'empare de vous, elle s'empare de moi également. Vos flammes soufflent sur mes braises et agitent mes propres démons. Votre colère devient la mienne. Et j'aboie avec vous sur ce qu'il convient d'aboyer pour ce cycle de soleil là. Puis pour le suivant.</p>
<p>Vos émotions balayent mes pensées, en tempête assourdissante réclamant sacrifice. Nous sommes assoiffés de sang, cherchant ensemble l'agneau du jour. Cette bestiale communion qui assure à notre espèce sa balbutiante longévité. Nous entre-dévorant joyeusement en un amas de chair informe mais étonnamment immortel.</p>
<p>Quand vous êtes réveillés, je suis nous. Un groupe, un pays, une société.</p>
<p>Alors pour enfin retrouver mon humanité, je préfère quand vous dormez.</p>3, la chimère, chapitre VIurn:md5:888354ee8653efb5ef22008fe766fd6d2019-08-18T16:02:00+02:002019-10-13T20:12:33+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /><em>"Je songe d'accepter carrément mon métier de fou. Je suis toqué, tant pis, je préfère ma folie à la sagesse des autres"</em><br />
<strong><em>Vincent Van Gogh</em></strong></p> <p>Le regard de Vlad passait de Linda à Alice, cherchant une solution. Peut-être pouvait-il...</p>
<p>"Pourquoi ?"</p>
<p>La question de Linda coupa court aux réflexions du Mage. Il la dévisagea sans comprendre.</p>
<p>"- Pourquoi luttes-tu tant contre le retour du Fauve ? précisa Linda.<br />
- Le Fauve est un monstre, je m'oppose à lui pour éviter qu'il ne laisse une traînée de cadavres derrière lui. Comme il l'a fait à Ys !<br />
- Comme TU l'as fait à Ys. Chimère ne t'a-t-elle donc pas rappelé ce qu'il s'est réellement passé ?<br />
- J'ai invoqué le Fauve et il n'a fait que semer le malheur sur cette terre ensuite !<br />
- Allons allons Vlad, tu continues à te mentir à toi-même, à transformer la vérité pour qu'elle t'arrange... Tu n'as pas 'invoqué' le Fauve, tu l'as créé, à partir de toi. Le Fauve n'est pas une entité venue de je ne sais quel plan extérieur, c'est juste le nom que tu as donné à ta part d'ombre. A cette part de ton être que tu as préféré renier, dissocier, allant jusqu'à l'expulser de ton propre corps, plutôt que d'admettre qu'elle n'était rien d'autre que toi. Le Fauve n'existe pas. Il n'a jamais existé. Il n'y a qu'un Mage, effrayé par son immense pouvoir, incapable d'accepter que cette puissance ne repose pas uniquement sur la vertu. Honteux de sa propre impureté."</p>
<p>Face au déluge d'accusations, Vlad tenta plusieurs fois d'opposer un argument, une justification. Mais il s'en découvrait incapable. Il ne pouvait rien contredire car il savait en lui-même que tout ceci était la plus stricte vérité. Chaque parole de Linda ne faisait que la mettre à nue un peu plus, balayant des siècles de mensonges et d'hypocrisies méticuleusement accumulés.<br />
Il n'y avait rien à contredire.</p>
<p>C'était bien lui, Vlad, qui avait su puiser dans la part sombre de son être pour atteindre une puissance inégalée.<br />
C'était bien lui qui avait utilisé cette puissance sur les portes d'Ys et précipité la mort de tous ses habitants.<br />
Et c'était lui qui, ravagé par la culpabilité, avait lâché sa part d'ombre sur le monde.</p>
<p>"- Salopard, marmonna Vlad.<br />
- Oui, approuva Linda d'un hochement de tête. Je te repose donc la question, Mage : Pourquoi persistes-tu à lutter contre toi-même ?"</p>
<p>Vlad, désormais incapable de fermer les yeux, dévasté par cette vérité qu'il avait tant refusé, tomba à genoux.</p>
<p>"- Tu as gagné, répondit-il résigné. Il est temps que 'les 3 ne fassent plus qu'un'... Et que ce 'un' redevienne 'moi'."</p>
<p>Dans une soudaine excitation enfantine, Linda applaudit à ses paroles, en riant aux éclats.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/08/18/3%2C-la-chim%C3%A8re%2C-chapitre-VI#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/18283, la chimère, chapitre V (fin)urn:md5:23823610a82953eedb9985355f2067082019-07-19T14:40:00+02:002023-06-01T08:34:41+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Ce fut la détonation qui sortit Vlad de sa torpeur. Il lui fallut quelques instants pour comprendre ce qu'il venait de se passer. Le moine qui se présentait comme étant "Säbel" avait désormais sa cervelle éparpillée un peu partout et une femme couverte de sang se tenait au dessus de son cadavre en riant.<br />
Il avait de toute évidence manqué quelque chose mais il ne semblait heureusement pas non plus s'être écoulé des heures durant son absence.</p> <p>Immédiatement il tourna sa volonté vers l'intérieur de son esprit mais c'était trop tard. Profitant d'un moment d'inattention Chimère avait pris le contrôle de sa conscience et l'avait empêché d'intervenir dans la lutte opposant Alice et Säbel. Bien sûr Chimère n'était pas le Fauve, elle n'en avait pas la puissance et n'avait donc pas pu prolonger ce contrôle très longtemps. Mais elle avait néanmoins réussi à empêcher le mage d'agir.</p>
<p>Ne faisant pas le poids contre la pleine attention de Vlad, Chimère était maintenant à nouveau sous contrôle... Mais pourquoi avait-elle voulu le tenir à l'écart ? Et pourquoi la femme, qu'il devinait être Linda Catherine, avait-elle tué le moine ?</p>
<p>Alice, se redressant lentement, semblait aussi perplexe que lui.</p>
<p>La femme, elle, tendit la main :</p>
<p>"- Linda Catherine, enchantée de vous rencontrer Monsieur Phoenix, commença-t-elle, alors qu'un grand sourire illuminait son visage couvert de sang et de cervelle.<br />
- C'est bien moi, répondit Vlad, ne prenant même pas la peine de répondre à sa poignée de main. Lâchez votre arme."</p>
<p>Linda regarda ses mains d'un air étonné, semblant soudain se souvenir qu'elle tenait l'arme d'Alice.</p>
<p>"- Oh, que je suis étourdie. La voilà."</p>
<p>Et elle lança le pistolet en direction de la gouvernante, manquant de peu son visage. Alice lui lança un regard noir en retour mais Linda n'en sourit que de plus belle.</p>
<p>"- Il y a une part du Fauve en vous, les interrompit Vlad, je le sens, tout comme je l'ai senti dans ce moine.<br />
- Oooh le Grand Mage Phoenix et ses Puissants Pouvoirs, minauda Linda. Faites attention, vous allez effrayer la pauvre femme que je suis avec votre air grognon.<br />
- Que me voulez-vous ? demanda Vlad, levant les yeux au ciel.<br />
- Ce que je veux ? Mais c'est vous qui avez débarqué dans ma propriété avec votre garde du corps armée jusqu'au dent.<br />
- Je vois que du Fauve, tu es la part insupportable... Cesse tes simagrées et réponds !<br />
- Allons allons Phoenix, calme-toi. Tu connais parfaitement la réponse à cette question : Il s'agit d'une réunion de famille bien entendu.</p>
<p>Évidemment, le mage ne le savait que trop bien. Et s'il avait eu le moindre doute, l'agitation soudaine de la chimère au fond de son esprit lui aurait donné la réponse : Les 3 parties ne souhaitaient rien d'autre que pouvoir se rassembler et être un à nouveau. Le Fauve voulait renaitre.</p>
<p>"- Il est hors de question que je permette cela, déclara Vlad.<br />
- Oh, vraiment ? Quel dommage pour ta charmante amie, nargua Linda.<br />
- Qu..."</p>
<p>Vlad se tourna vers Alice et découvrit horrifié ce que sous-entendait la jeune femme.</p>
<p>La gouvernante se tenait debout, dans une posture raide et visiblement forcée. Elle avait récupéré son arme et la pointait actuellement sur sa propre gorge. Dans ses yeux se lisait la terreur de celle qui avait perdu le contrôle de son propre corps.</p>
<p>"- Comme beaucoup de générations de l'Ordre de l'Eguemarine l'ont appris à leur dépend, reprit Linda, Säbel, ou "l'Autre" comme ils l'appelaient, est un être plutôt porté sur la violence. Il n'a pas la... finesse que toi et moi pouvons avoir. Mais il faut reconnaitre qu'il est persévérant et que sa méthode ne manque pas d'efficacité. Crois-moi que si la mort de ton amie lui parait opportune pour nous réunir tous à nouveau, il n'hésitera pas une seconde.<br />
- Vous réunir, demanda Vlad ? Pourquoi ne pas l'avoir déjà fait quand vous en avez eu mainte fois l'occasion ?<br />
- Ce n'est pas aussi simple, Phoenix. Lorsque tu as tenté de détruire le Fauve, tu l'as séparé en trois partie. Nous devons être trois à nouveau avant de ne pouvoir être qu'un. C'est une subtilité qui a toujours échappé à Säbel : Il chasse les membres de la famille Catherine depuis des siècles pour me retrouver et nous le fuyons depuis tout autant car le moment n'était pas venu.<br />
- Vous ne pouvez pas redevenir le Fauve seulement à deux. Il vous manque la chimère qui est en moi !<br />
- Exactement. Et c'est pourquoi, dit Linda en désignant Alice, tu vas libérer Chimère en échange de la vie de ton amie."</p>3, la chimère, chapitre V (suite)urn:md5:d002521610770dc1522d3745e52adf232019-07-19T12:18:00+02:002019-07-19T12:18:00+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Alice revint immédiatement se placer entre son employeur et le moine. Surnaturelle ou non, sa mission restait la même face à la menace : assurer la sécurité du mage, au prix de sa propre vie si la situation l'imposait. Jusqu'ici cela n'avait jamais été nécessaire. Vlad Wesley disposait de pouvoirs et, même s'il les utilisait avec parcimonie, il n'hésitait pas à s'en servir le moment venu.</p> <p>La gouvernante jeta un rapide coup d’œil derrière elle et eut un frisson : Le Mage n'avait absolument pas bougé. Pire, son regard semblait comme éteint. A l'évidence il était de nouveau passé dans cette forme de transe qu'il avait utilisé durant leur voyage. Vlad n'était plus en mesure de l'aider, c'était donc entre elle et le moine.</p>
<p>Alice serra les dents. Son adversaire semblait redoutable mais elle n'allait pas reculer pour autant.<br />
Vive comme l'éclair, elle dégaina son arme et fit feu sur Säbel.</p>
<p>Deux mètres à peine les séparaient mais Alice vit avec horreur le moine se contorsionner et, d'un mouvement fluide, esquiver la balle. Il bondit alors sur la gouvernante et d'une frappe localisée et puissante fit voler l'arme de ses mains.<br />
Les deux adversaires s'engagèrent dans un corps à corps, chacun déployant des réflexes et une force qui aurait réduit en bouillie n'importe quel humain normal.</p>
<p>Alice avait connu de nombreuses bagarres de rues, où les combattants ne respectaient aucun art martial, code ou déontologie, mais la façon dont Säbel attaquait la dépassait totalement. Il ne semblait pas avoir appris à se battre de manière conventionnelle et sa technique était totalement chaotique avec un quelque chose de... "sauvage". Pour autant, il ne frappait jamais dans le vide et tous ses coups étaient ajustés de manière optimale. Comme s'il n'avait aucun plan mais avait la vitesse d'esprit de saisir et profiter de la moindre opportunité.</p>
<p>La gouvernante donna un violent coup dans les cotes et sentit soudain une vive douleur sur son autre bras : Säbel venait de la mordre à pleine dent. Le moine ne se contentait pas de la frapper avec ses points ou ses pieds, il utilisait tout son corps pour se battre. Comme si son être tout entier n'était qu'une arme dévouée à la destruction.</p>
<p>Bien sûr Alice n'était pas en reste. Même si ses réflexes étaient moindres, elle avait pour elle une force sensiblement supérieure. Chacune de ses frappes avait le puissance d'un autobus à pleine vitesse et son entrainement lui permettait d'être stratégique et de planifier ses coups pour affaiblir son adversaire. En d'autres circonstances, elle aurait pu gagner ce combat.<br />
Mais Säbel disposait d'un avantage contre lequel elle ne pouvait pas lutter : Malgré son travail de sape, le moine ne semblait absolument pas fatigué et son corps se régénérait quasiment aussi vite qu'elle le blessait. Elle devait changer de tactique, envisager ce combat autrement, emprunter à son adversaire sa sauvagerie...</p>
<p>Soudain, une opportunité apparut pour Alice. Bloquant un coup du moine, elle lui saisit fermement le bras et bondit genou en avant. Dans un bruit de bois sec, le coude du moine céda. Cela ne suffirait pas à le mettre hors d'état de nuire et la gouvernante ne doutait pas qu'il serait à un nouveau intact d'ici quelques instants, mais c'était suffisant pour lui faire gagner de précieuses secondes.<br />
Alice en profita immédiatement pour plonger vers l'endroit où son arme à feu était tombée.</p>
<p>Mais celle-ci ne s'y trouvait plus.</p>
<p>"Couché, Säbel !"</p>
<p>Une femme, plutôt frêle, venait d'apparaitre soudainement, un sourire amusée sur le visage. Elle tenait l'arme d'Alice fermement appuyée sur la tempe du moine. Alice reconnut aussitôt la propriétaire des lieux.</p>
<p>Avant que qui que ce soit n'ait pu faire le moindre geste, Linda Catherine appuya sur la détente faisant voler en éclat le crane de Säbel et éclaboussant de cervelle la châtelaine, hilare.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/07/19/3%2C-la-chim%C3%A8re%2C-chapitre-V-%28suite%29#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/18263, la chimère, chapitre Vurn:md5:008e03ea412ac6a3b08a178a6995b3e42019-07-11T18:32:00+02:002019-07-19T09:49:03+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /><em>"L’attitude d’un étudiant en médecine en service de psychiatrie doit être la même que dans les stages d’autres spécialités. Le patient étant régulièrement conduit à évoquer des éléments d’intimité ou sources de détresse, parfois en présence de sa famille, votre attitude se doit de respecter les grands principes suivants : Écoute attentive, implication, discrétion et préservation de la confidentialité des entretiens, regard positif inconditionnel, ..."</em><br />
<strong><em>Guide de l'externe en service de psychiatrie, AESP</em></strong></p> <p>"Aucun membre de la famille Catherine n'est présent aujourd'hui"</p>
<p>Alice réprima un soupir exaspéré à l'adresse de l'interphone. C'était un mensonge : Ses sources l'avaient informé durant le trajet qu'une certaine Linda Catherine, fraiche héritière du manoir familial, y avait établi ses quartiers. Et elle avait toute confiance en ses sources.</p>
<p>Du coin de l’œil elle surpris un mouvement de Vlad, à ses cotés, qui levait les yeux vers la tête féline ornant le large portail donnant accès à la propriété. Après avoir passé plus de 24h en compagnie d'un automate donnant le change mais vide de toute émotion ou curiosité, la gouvernante ne s'y trompa pas :</p>
<p>"- Vous revoilà, déclara Alice.<br />
- Oui, répondit le Mage laissant se dissiper les dernières brumes du monde onirique. Je suppose que cette grosse tête de... lynx... est l'emblème de la famille Catherine ?<br />
- Felis Silvestris, le corrigea la gouvernante. Un chat. Et, oui, il semble qu'au fil du temps les armoiries de l'honorable lignée des Catherine ait été remplacées par des représentations diverses de toutes sortes de félin.<br />
- Je vois, conclut Vlad puis d'un geste vague il désigna l'interphone, interrogateur.<br />
- Nous ne sommes manifestement pas les bienvenus, déclara Alice."</p>
<p>Le mage haussa les épaules : Un simple portail pouvait difficilement prétendre résister à sa gouvernante. Aussi lui indiqua-t-il d'un bref hochement de tête de "passer outre" et fit quelques pas en arrière pour lui laisser le loisir d'opérer. Alice vint se positionner en face du portail et d'un geste qu'on aurait pu croire anodin, elle le poussa lentement, brisant net la serrure qui le maintenait fermé.<br />
S'il n'y avait eu le bruit du métal cédant sous la pression, un témoin passant par là aurait pu croire que le portail n'avait jamais été verrouillé.</p>
<p>Ni l'interphone, ni une quelconque alarme ne semblant décidé à protester, Vlad et Alice s'engagèrent sur le chemin traversant une bois et montant jusqu'au manoir.<br />
La gouvernante profita du couvert des arbres pour faire son rapport.</p>
<p>"- Linda Catherine, artiste peintre, héritière déclarée de la lignée des Catherine et propriétaire de plein droit du manoir familial suite à la mort de feu son grand-père, Richard Catherine, dans des circonstances... 'accidentelles' si l'on s'en réfère aux déclarations du médecin légiste. Accident impliquant une arme blanche d'environ 30 centimètres que personne n'a réussi à retrouver, et une dizaine de témoins oculaires à la mémoire parfaite.<br />
- Un meurtre pour avoir l'héritage ? s'enquit Vlad.<br />
- Pas si simple. La désignation de l'héritier officiel semble suivre une logique qui n'a pas grand chose à voir avec les règles de descendance habituelles. C'est parfois l'enfant, parfois l'oncle, parfois même un cousin éloigné indirect qui reçoit le titre. La désignation semble organisée par une communauté de mystiques...<br />
- L'Ordre de L'Eguemarine.<br />
- Exactement. Une sorte de congrégation de moines dont le folklore est intimement lié à la famille Catherine.<br />
- Longues robes brunes ? Avec une capuche masquant une bonne partie du visage ? s'enquit Vlad, amusé.<br />
- Vous les avez déjà rencontré ? demanda Alice.<br />
- L'un d'eux se dirige vers nous, répondit le mage en pointant le chemin."</p>
<p>Un homme encapuchonné venait effectivement à leur rencontre d'un pas fluide et déterminé. Les mains jointes dans ses manches et son capuchon rabattu on ne discernait que peu de sa personne. Mais Vlad savait lire au delà des apparences, et la pensée qui monopolisait l'esprit du moine était parfaitement claire, même à cette distance.<br />
Après un signal subtil à Alice, Vlad écarta les bras dans un geste grandiloquent et déclara : "Je suis celui que votre ordre appelez Phoenix !"</p>
<p>La tirade n'obtint aucune réponse mais ce n'était pas l'effet recherché par le mage. En revanche le moine accéléra sensiblement le pas, visiblement énervé, comme si les mots de Vlad avaient contenu une insulte personnelle.<br />
Alors qu'il ne se trouvait plus qu'à quelques mètres, il sépara ses mains et fit jaillir de sa manche une barre de fer rouillée. Comblant la distance le séparant du Vlad, le moine pirouetta sur lui même et asséna un coup de toute la force de son inertie. Mais la barre n'atteignit jamais le corps du mage.<br />
Vive comme l'éclair, Alice s'était interposée et d'un geste ferme et assuré, elle saisit la barre. Pivotant elle aussi, elle utilisa l'élan du moine contre lui et l'envoya valser par dessus son épaule.</p>
<p>Le moine tomba durement au sol, sa capuche révélant un jeune homme aux allures de surfeur.</p>
<p>La gouvernante, entrainée à ne laisser aucune chance à ses adversaires, ne s’arrêta pas là et prolongea son mouvement d'un violent coup de pied vers le visage du moine. Puis après un autre coup de pied violent situé cette fois au niveau de l'entrejambe, elle se laissa tomber, assise, sur lui et entreprit de le rouer de coups de poing au visage.<br />
Alice ne retenait pas sa force et du sang ne tarda pas à gicler de l'amas de chair qu'était devenu le visage du moine.</p>
<p>La gouvernante ne s’arrêta que lorsqu'un craquement sinistre répondit à ses assauts.<br />
A peine essoufflée, Alice se releva alors et reprit sa place auprès de Vlad, rajustant sa tenue d'un air professionnel.</p>
<p>Mais le mage n'avait pas quitté le moine des yeux. Et, à la surprise d'Alice, ce dernier se releva lentement.<br />
Sous ses yeux, elle vit ses ecchymoses disparaitre et sa chair se régénérer au point de rendre à nouveau visible son look de parfait surfeur.</p>
<p>D'un geste moqueur, il écarta les bras comme Vlad l'avait fait quelques instants plus tôt et dit dans un sourire : "Je suis celui que l'on nomme Säbel !"</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/07/11/3%2C-la-chim%C3%A8re%2C-chapitre-V#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/18253, la chimère, chapitre IV (fin)urn:md5:4e1b28bb85f9fb2cfde2181d87b79d222019-07-02T17:21:00+02:002019-07-02T16:23:27+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Vlad était encore troublé par cette plongée dans ce souvenir qu'il aurait aimé totalement oublier.</p>
<p>"- Que cherches-tu à faire Chimère ? déclara le Mage en tentant de contenir sa tristesse. A me torturer psychologiquement faute de pouvoir le faire physiquement ? C'est cela ton plan minable ?<br />
- Tu te méprends totalement, répondit la chimère toujours amusée. Mon message demeure : Souviens-toi !<br />
- C'est ce que je viens de faire ! rugit Vlad perdant momentanément le contrôle de sa colère. Je viens de revivre ce moment où ton maitre a tué des innocents, toute une ville, tout un peuple. Disparu, balayé par les eaux...<br />
- Les eaux ?"</p> <p>Chimère apparut brusquement juste devant Vlad, sa gueule de lion ouverte en un hideux sourire. Surpris le Mage eut un mouvement de recul et faillit tomber à la renverse mais parvint à retrouver son équilibre au dernier moment.</p>
<p>"- Tu viens de dire 'les eaux', insista Chimère dans un feulement inquiétant<br />
- Je... Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, répondit Vlad, déstabilisé. Tu ne peux pas savoir, tu n'étais pas là !"</p>
<p>La queue à tête de serpent s'immobilisa brusquement, le regard fermement planté dans celui du Mage.</p>
<p>"- J'étais là, reprit Chimère. Tu le sais bien au fond de toi pourtant : Je ne suis pas une entité créé par la magie du Fauve... Je SUIS le Fauve. Une partie certes, mais une partie néanmoins. Et les souvenirs de ce moment font partie de moi, tout comme ils font partie de toi également. Sauf que moi je ne cherche pas à les travestir."</p>
<p>Autour de Vlad, les murs de la caverne commencèrent à nouveau à se former, tandis que les personnages reprenaient leur place un par un. Comme pour jouer une nouvelle représentation de ce moment que le Mage ne voulait, de tout son être, pas revivre.</p>
<p>Mais le monde onirique n'obéissait pas aux mêmes lois.</p>
<p>La voix de Chimère, dont le corps avait de nouveau disparu, résonna dans la caverne sans que Dahut ni aucun garde n'y accorda la moindre attention.</p>
<p>"- Les Portes d'Ys et son sortilège de protection... Comment l'as-tu vaincu ?<br />
- Tu l'as déjà vu, répondit Vlad, j'ai trouvé la faille...<br />
- Et ça n'a pas marché ! l'interrompit Chimère. Tu l'as montré toi-même : Cette faille était un piège. Un ingénieux traquenard pour que les mages comme toi, tentant de désactiver, soient aspiré dans un néant absolu. Mais tu as survécu ! Comment. L'as-tu. Vaincu !"</p>
<p>Vlad Wesley ne pouvait ignorer la question. Il sentait que la réponse se trouvait quelque part dans son esprit, mais il avait pris l'habitude depuis si longtemps de l'éviter que même maintenant parvenir à s'en souvenir lui demandait un effort terrible.</p>
<p>Devant ses yeux, la scène se rejouait : Dahut, les torches, la magie coulant de ses doigts.<br />
Vlad luttait contre son propre esprit, qui l'assaillait d'hypothèses alternatives qui auraient pu expliqué, justifié... Mais il le savait, aucune d'entre elles n'était le véritable souvenir. Maintenant que Chimère avait mis le doigt dessus, Vlad ne pouvait pas ne pas le voir : Il se mentait à lui-même c'était évident.</p>
<p>Le sortilège des Portes d'Ys tressailli et se mit à attaquer le Mage.</p>
<p>"- Lorsque le sortilège a changé... Commença Vlad, se parlant plus à lui même qu'à Chimère. Lorsqu'il a changé, j'ai immédiatement su que je ne pourrai pas en venir à bout avec la magie que je connaissais. J'avais besoin de beaucoup plus de puissance. Mais je n'avais aucun artefact ni aucun autre mage dans lequel puiser. J'avais péché par orgueil en tentant d'accomplir seul ce qui à l'évidence aurait du être fait à plusieurs.<br />
... Mais je n'étais pas n'importe qui ! Cette pensée m'obsédait tandis que mon esprit cherchait désespérément une solution : J'étais 'le plus grand Mage de tous les temps'. Alors j'ai fait appel à ma part sombre. Ma rage, mon orgueil, ma colère, ... J'ai puisé dans tout ce que j'étais, y compris ce qu'on m'avait appris à refouler. Et là...<br />
- Et là... ? interrogea Chimère, connaissant parfaitement la réponse.<br />
- Et là j'ai donné naissance au Fauve. Je l'ai façonné à partir de moi pour qu'il me donne toute cette force dont j'avais besoin. Je... Je l'ai créé ?!<br />
- Oui, répondit Chimère."</p>
<p>Sous les yeux de Vlad, le sortilège fut annihilé, succombant à la toute puissance sauvage qui sommeillait en lui. Rien ne pouvait se dresser contre un tel pouvoir, pas même la magie des anciens.<br />
Vlad tomba à genoux et contempla ses mains. Il partit d'un rire fou alors qu'il réalisait les prodiges dont il serait désormais capable !</p>
<p>Et c'est alors que dans un immense fracas, les Portes d'Ys s'ouvrirent d'elles mêmes, écrasant sous leur poids les gardes qui avaient eu le malheur de se tenir trop près. Derrière les battants apparut alors une immense masse liquide : L'océan.</p>
<p>Déferlant en une vague implacable, les flots envahir la grotte et balayèrent tout sur leur passage. Vlad, Dahut, les gardes, tous furent emportés par le courant. Au loin il entendit Dahut hurler, puis la tête de Vlad heurta un mur et il perdit connaissance.</p>
<p>Quand il rouvrit les yeux, Dahut gisait morte à ses coté. Ses vêtements étaient en lambeaux et son corps couvert de sang. Le tumulte des eaux l'avait projeté sur de nombreux obstacles telle un vulgaire poupée de chiffon, lui brisant le moindre de ses os.<br />
Vlad lui, avait eu plus de chance mais sa jambe était dans une position anormale, brisée elle-aussi.<br />
Autour de lui, les peuples d'Ys hurlaient. Les flots retenus jusqu'ici par les Portes étaient désormais libres et plus rien n’empêchait l'île, artificiellement conçue par les anciens bâtisseurs, de sombrer dans l'océan. Ils étaient tous condamnés. Celle qui prendrait plus tard dans les légendes le nom d'Atlantide, n'était plus.</p>
<p>Alors que Vlad contemplait le désastre dont il était la cause. Il sentit l'os de sa jambe reprendre doucement, et douloureusement, sa place tandis que le souvenir d'une voix moqueuse, la voix du Fauve, lui disait "Ne t’inquiète pas, je m'occupe de tout."</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/07/02/3%2C-la-chim%C3%A8re%2C-chapitre-IV-%28fin%29#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/18243, la chimère, chapitre IV (suite)urn:md5:9fe7c1935e7775f293484ac83c84f9e42019-06-28T15:19:00+02:002019-06-28T14:29:39+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Le monde onirique n'était pas le monde réel. Il n'obéissait pas aux mêmes lois, si tant qu'il en eut. Maintenant que Vlad avait identifié ce que la chimère voulait lui rappeler, il n'était pas obligé d'attendre que passent les longues heures précédent la soirée.</p>
<p>D'une simple pensée volontaire, le Mage fit disparaitre le décor de sa luxueuse chambre pour se concentrer sur le souvenir de son plus grand exploit en tant que conseiller de la Princesse d'Ys : L'ouverture des Portes.</p> <p>Les Portes d'Ys étaient immenses et n'avaient pas vocation à fermer ou ouvrir quelques murailles que ce soit. D'ailleurs la ville d'Ys ne possédait aucune muraille. Située sur une ile au milieu de l'océan, elle n'en avait guère besoin. Symboliquement, le palais d'Ys lui-même n'avait aucune porte gardant son entrée. Ceux qui parvenaient à atteindre cette île fabuleuse n'étaient ni repoussés ni ignorés. Chaque visiteur étranger, comme tous les habitants, avait le droit de venir au palais et d'y faire entendre ses arguments ou ses velléités.</p>
<p>"Les Portes d'Ys" désignaient en fait deux immenses battants taillés dans un bois inconnu, situés loin sous le palais, dans les profondeurs de l'île. Derrière ces portes se trouvaient, selon les légendes, un pouvoir à la puissance incommensurable, capable de triompher de toutes choses.<br />
Mais personne n'avait été en mesure de les ouvrir pour le vérifier : Un puissant sortilège scellait les Portes, les rendant absolument impossible à ouvrir... ou même à détruire, comme l'avait constaté des générations d'artificiers et ingénieurs. et même quelques Mages.</p>
<p>Lorsque Vlad avait approché les Portes d'Ys pour la première fois, il avait pu en ressentir toute l’énergie. Le sortilège qui les protégeaient datait d'un autre temps où la magie était aussi présente que l'air ou l'eau, le reliquat d'une civilisation bâtisseuse de merveilles. Depuis, la magie s'était tarie, mais il restait encore des Mages capables de petits miracles.<br />
Vlad n'était pas de ceux là. En lui la puissance se manifestait toujours et il était, de l'aveu même de ses pairs, l'un des plus puissants Mages de son temps. Lorsque le peuple d'Ys, par la voix de sa Princesse, avait demandé l'aide de Vlad, il avait immédiatement accepté de relever le défi. Il était encore jeune à cette époque et souhaitait tout autant démontrer son talent au monde... qu'aux beaux yeux de Dahut.</p>
<p>Mais la tâche n'avait rien d'aisée. Tout puissant qu'il soit, le sortilège l'était plus encore et il avait fallu des mois au Mage pour parvenir à trouver la faille qui lui permettrait de lever l'incroyable toile protectrice.<br />
C'était le souvenir de son "triomphe" qu'il s’apprêtait à revivre maintenant à la demande de Chimère.</p>
<p>La scène prit lentement forme tandis que Vlad réveillait sa mémoire et se laissait envahir par cette terrible soirée. L'immense caverne taillée à même le sous-sol de l'île, la lueur des nombreuses torches tenues par la garde royale, les imposantes Portes en bois de plus de 5 mètres de haut aux reflets fantomatiques, ...et Dahut, la magnifique, juste derrière lui. Dahut à la beauté indéfinissable, éthérée, rayonnante d'une toute autre mais toute aussi puissante magie.</p>
<p>Vlad était prêt.</p>
<p>Invoquant la magie qui coulait en lui, le Mage tendit sa volonté contre le sortilège des Portes. Il paraissait infranchissable aux néophytes, mais il existait néanmoins une faille, presque invisible, pour qui savait vraiment chercher. Vlad se concentra et des filaments lumineux se formèrent autour de ses doigts pour voler jusqu'aux Portes. Lentement, tel un perceur de coffre, les filaments parcourent la moindre aspérité, le moindre défaut du bois.</p>
<p>Un sourire se dessina sur le visage de Vlad : Juste là... L'équivalent magique d'un déclic résonna dans l'esprit du Mage. Il ne restait plus qu'à...</p>
<p>Mais soudain le rituel prit une tournure inattendue. A la seconde où Vlad s’apprêtait à faire sauter le verrou magique, le sortilège changea de configuration. Il ne protégeait plus : Il attaquait !<br />
Avec effroi le Mage sentit ses pouvoirs et ses forces être aspirées au sein d'un terrible vortex qui venait de s'ouvrir devant lui. S'il n'agissait pas très vite, c'était ses pensées, ses souvenirs et même son âme qui allaient lui être arrachés.</p>
<p>Au prix d'un immense effort, Vlad chassa la peur panique qui l'envahissait. Il n'était pas un Mage comme les autres. Il était Vlad Wesley ! Le plus grand Mage de son temps ! Puisant dans la part sombre de son être, au cœur de sa fureur, il trouva une source renouvelée de puissance brute et sauvage. Et il hurla sa rage à la face des Portes tandis qu'il lançait ses dernières forces magiques.</p>
<p>"Il.. SUFFIT !" cria-t-il.</p>
<p>Le sortilège céda.</p>
<p>Vlad tomba à genoux, cherchant à retrouver son souffle tandis qu'il réalisait son triomphe : Les Portes d'Ys n'était plus protégées.</p>
<p>C'est alors que dans un immense fracas, les Portes d'Ys s'ouvrirent d'elles mêmes, écrasant sous leur poids les gardes qui avaient eu le malheur de se tenir trop près. Et derrière apparut alors une horrible et immense bête fauve qui, dans un rugissement assourdissant, bondit sur les personnes rassemblées dans la caverne.</p>
<p>Vlad, au bord de l'évanouissement, ne perçut la scène qu'à travers un voile flou. Il tenta de se relever mais fut projeté au sol par une force écrasante. Au loin il entendit Dahut hurler, puis sa tête heurta un mur et il perdit connaissance.</p>
<p>Quand il rouvrit les yeux, Dahut gisait morte à ses cotés, couverte de sang. Le Fauve, lui, avait disparu.</p>
<p>Alors un rire se fit entendre, qui arracha Vlad à ses souvenirs. C'était Chimère.</p>
<p>"Hahaha ! Quelle histoire ridicule ! s’esclaffa Chimère. C'est donc ainsi que tu te rappelles cette soirée ? Je comprends mieux maintenant pourquoi il faut que tu te souviennes. Tu te mens à toi-même depuis bien trop longtemps."</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/06/28/3%2C-la-chim%C3%A8re%2C-chapitre-IV-%28suite%29#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/18233, la chimère, chapitre IVurn:md5:3712cf85855ead6bd58b568cc79d4f932019-06-27T15:54:00+02:002019-06-27T15:54:00+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /><em>"Marie Curie ne fut pas seulement la première femme à recevoir un prix Nobel et la seule à en recevoir deux, mais aussi la première à être diplômée en sciences à la Sorbonne, la première à obtenir un doctorat de sciences en France, la première à avoir une chaire…"</em><br />
<strong><em>Rosa Montero, L’idée ridicule de ne plus jamais te revoir</em></strong></p> <p>Vlad Wesley regarda la chambre dans laquelle il se trouvait désormais. Du lit couvert de soies aux meubles de marbres et d'or, tout était comme dans son souvenir. C'était la moindre des choses puisque, justement, le Mage se trouvait encore dans le monde onirique et que tout ceci n'était qu'une reconstitution puisant dans sa mémoire.</p>
<p>Une mémoire qu'il croyait perdue à jamais, effacée par le passage de trop nombreuses années. Combien cela en faisait-il d'ailleurs ? Vlad avait depuis longtemps cessé de compter. Lorsque l'on dépassait de beaucoup la longévité humaine, le temps n'avait plus vraiment le même sens.</p>
<p>Et pourtant tout était là, fidèlement reproduit : La chambre que Vlad occupait au palais d'Ys.</p>
<p>Chimère n'était visible nul part, mais sa voix retentit, désincarnée :</p>
<p>"- Le message que m'a confié le Fauve est celui-ci : Souviens-toi.<br />
- Me souvenir ? De quoi ? D'Ys ?" demanda le Mage.</p>
<p>Chimère ne répondit pas à sa question. Mais à cet instant entra dans la pièce une femme qui fit bondir le cœur de Vlad.</p>
<p>C'était la femme ensanglantée de ses visions. Mais c'était aussi et surtout la Princesse d'Ys, Dahut.<br />
Vêtue d'une robe simple soulignant sa beauté éclatante, sa longue chevelure ondulait en accompagnant chacun de ses pas et, lorsque son regard se posa sur le Mage, ce dernier mit immédiatement un genou à terre comme il l'avait fait il y a temps d'années.</p>
<p>Elle souriait de malice, et le plaisir de voir réagir aussi vivement le Mage transparaissait dans sa voix quand elle s'adressa à lui.<br />
Vlad Wesley devina ce qu'elle allait dire avant même de l'entendre. Ou plutôt il s'en souvenait. Il venait de réaliser quel était ce souvenir que Chimère lui demandait de revivre.</p>
<p>"- Vous êtes prêt pour ce soir ? lui demanda Dahut<br />
- Bien sûr Votre Majesté, répondit Vlad en rejouant la conversation qui s'était joué entre eux plusieurs siècles de là, je ne vous décevrai pas !<br />
- Je n'en doute pas un instant cher Mage !" s'exclama Dahut d'une joie pétillante.</p>
<p>Puis elle s'approcha du Mage toujours à genou et se pencha pour lui glisser à l'oreille sur un ton de conspiratrice :</p>
<p>"- Et vous ne serez pas déçu non plus..."</p>
<p>Vlad rougit. Comme il l'avait fait à l'époque. Si les années lui avaient, croyait-il, apporté la sagesse et la maturité, elles venaient à l'instant de s'envoler, emportées par les sulfureux accents de ces mots susurrés.</p>
<p>Dahut se redressa d'un air innocent et continua :</p>
<p>"- Parfait ! C'est donc aujourd'hui le grand jour. Ce soir la cité d'Ys obtiendra enfin le Pouvoir d'au delà des Portes. Et avec lui, nous ferons rayonner notre gloire sur tout le royaume ! Relevez-vous Mage... (Dahut fit soudain la moue) et mettez une tenue appropriée. Nous vous attendrons devant les Portes."</p>
<p>Et sans laisser à Vlad le loisir d'apporter la moindre réponse, elle quitta la pièce aussi brusquement qu'elle y était entré.</p>
<p>Le Mage se releva lentement. Laissant son cœur reprendre un allure qui convenait mieux à son grand âge. Puis il s'adressa à la chambre vide.</p>
<p>"Ainsi donc Chimère tu veux me voir ouvrir les Portes ? Et bien soit, si c'est si important pour toi, explorons donc le souvenir du jour où j'ai libéré le Fauve !"</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/06/27/3%2C-la-chim%C3%A8re%2C-chapitre-IV#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/18223, la chimère, chapitre III (fin)urn:md5:caf8ad227f99c33e1d2b83c3ede628822019-06-27T13:41:00+02:002019-06-28T14:33:38+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil3Fauvehistoire<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.3_t.jpg" alt="3.jpg" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Il n'y eut pas de pentacles tracés, de gestes ésotériques, ni même la moindre parole prononcés mais quelques minutes plus tard, Vlad n'était plus dans l'avion. Du moins son esprit. Son corps lui n'avait pas bougé même s'il était désormais "en pilote automatique".</p>
<p>Le Mage se trouvait maintenant dans une autre réalité, celle des pensées et de l'imaginaire, celle des aspirations et des rêves. Celle des cauchemars aussi.
Le monde onirique n'était pas un paradis et Vlad en était suffisamment conscient pour ne pas souhaiter s'y attarder plus que nécessaire. Mais il était temps d'obtenir des réponses.</p> <p>On ne se déplaçait pas vraiment dans ce monde, on se contentait de vouloir. Le Mage voulut donc et devant lui apparut soudain la cage intérieure du Fauve. Ou plutôt, désormais, la cage intérieure de la chimère. Elle n'avait pour le moment que l'apparence d'un simple voile déchiré, mais Vlad n'était pas dupe.</p>
<p>"Je vais enlever tes barreaux" déclara le Mage. Et, comme si l'univers se pliait à sa volonté (ce qui était en fait littéralement le cas), les barreaux de la cage disparurent.</p>
<p>Le lambeau flottant quelques instants dans le vide puis se posa lentement sur le sol. Il n'y eu aucun bruit, aucune explosion, mais un clignement d’œil plus tard une impressionnante chimère avait pris sa place. Le serpent de sa queue cracha un jet de flamme pour la forme puis la majestueuse tête de lion se tourna vers Vlad.</p>
<p>"- Merci. J'étais un peu à l'étroit là dedans.<br />
- N'y prends pas trop, je peux t'y enfermé à nouveau à loisir. menaça Vlad<br />
- Je sais. riposta la chimère.<br />
- Très bien. J'ai des questions et tu sais ce qui t'attend si tu ne me donnes pas de réponses alors commençons : Qu'es-tu ?<br />
- Comme tu sembles l'avoir compris, je suis Chimère. Autrefois une part du Fauve. Désormais un simple fragment.</p>
<p>Tandis que Chimère s'exprimait des images, furtives, voletaient autour d'elle, ponctuant et illustrant chacun de ses mots. Comme d'éphémères projections fantomatiques.</p>
<p>- Que veux-tu ? demanda Vlad. Rejoindre les deux autres fragments ?<br />
- Oui. Répondit Chimère. Mais pas seulement. Je suis aussi porteur d'un message.</p>
<p>A ce dernier mot, ce fut l'image tremblante d'une femme qui apparut pour se dissiper aussitôt. Vlad la reconnut immédiatement, il s'agissait de la même femme ensanglantée qui lui était déjà apparu plusieurs fois.</p>
<p>- Un message ?<br />
- Oui. Du temps où j'étais un. Il t'est destiné, Mage.</p>
<p>A nouveau une image, laissant apercevoir brièvement un endroit richement décoré, puis la femme passant devant ce décor. Suivi d'une autre personne ressemblant étrangement à... Vlad ?</p>
<p>- Je ne sais pas ce que tu essayes de faire Chimère, mais cesse tes illusions et tes manigances. Tu ne peux rien contre moi, même ici !<br />
- Je le sais, Mage. Je ne cherche pas l'affrontement. Je ne demande qu'à délivrer mon message.</p>
<p>Vlad fit une pause pour évaluer la situation. Il ne bluffait pas : La chimère ne pouvait rien lui faire dans ce monde. Il ne risquait rien à écouter ce qu'elle avait dire. Et après tout, il était là justement pour en savoir plus.</p>
<p>- Très bien, reprit-il, je t'écoute donc.<br />
- Mon message parle de Dahut.<br />
- Dahut ? Pourquoi ce nom m'est-il familier ?<br />
- Dahut, fille de Gradlon et Malgven, Princesse d'Ys, ...</p>
<p>Tandis que Chimère parlait les images flottant autour d'elle devenaient petit à petit plus intense, plus réelle. Une pièce antique mais richement meublée apparaissait tout autour du Mage et de la chimère. Prenant progressivement vie jusqu'à devenir un véritable décor.</p>
<p>Vlad était perturbé. Il connaissait ce nom. Tout comme il connaissait cette femme. Mais il ne se rappelait plus dans quel livre il l'avait lu. Ou bien était-ce dans un film ? Ou bien...<br />
Un souvenir remonta soudain, telle une bulle, des tréfonds de la mémoire du Mage. C'était il y a si longtemps. Des décennies. Des siècles. Une autre vie. Il ne connaissait pas cette femme d'après un livre ou un film, non... Il l'avait connu !</p>
<p>- L'Atlantide !" S'exclama Vlad.</p>
<p>Et autour de lui la chambre du palais, sa chambre, apparut enfin totalement.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/06/27/3%2C-la-chim%C3%A8re%2C-chapitre-III-%28fin%29#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1821Fait et Vérité, l'enjeu de notre époqueurn:md5:760de2af06f97f29996ba7a46b21950a2019-06-26T23:29:00+02:002020-12-31T16:22:27+01:00Khaos Farbauti Ibn OblivionBonheur Généralfaitphilosophievérité<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.contemplation_t.webp" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Parmi la pléiade de difficultés qu'affronte l'humanité au sens large, il en est une qui a récemment profondément envahi les sociétés occidentales (Les autres sans doute aussi, mais n'y habitant pas je laisse chacun déterminer les zones concernées). Le terme phare qui revient sans cesse pour illustrer cet obstacle c'est le mot "fake-news", mais ce n'est qu'une illustration d'un principe plus large : La confusion entre faits et vérités.</p>
<p>Allez, en cette période post-bac vous êtes tous normalement chaud sur la méthodologie quand on veut aborder un sujet un tant soit peu philosophique : On commence par les définitions !</p> <h4><strong>Fait</strong></h4>
<p>Alors commençons par définir ce qu'est un fait. Ah oui tiens, c'est quoi donc ce bidule ? La définition officielle dit "Ce qui est reconnu comme certain, incontestable". Pour parler de manière probabiliste, un fait c'est donc un élément qui a 100% de chance de se produire (ou de s'être produit). Pas 51%, pas 99%... 100% et rien de moins.</p>
<p>Prenons quelques exemples. "Tout objet situé sur Terre est soumis à la gravité", Il peut arriver à s'en défaire ou en atténuer les effets mais il n'en reste pas moins soumis (parmi d'autres forces) à la gravité. Donc c'est un fait. Une certitude.</p>
<p>Un autre exemple : L'être humain n'est pas équipé biologiquement pour respirer sous l'eau. Il bricole des outils, il se débrouille pour le faire quand même, mais de base c'est bien un fait.<br />
Maintenant si je dis "Si je maintiens ta tête sous l'eau, dans 15 minutes tu vas te noyer". Est-ce qu'il y 100% de chance que cela se produise ? Et bien non : Tu peux peut-être te débattre, tu peux avoir planqué une bouteille d'oxygène quelque part ou tu peux être Jacques Mayol (Félicitations à toi si tu as compris la référence : tu es vieux !). L'évènement est probable, mais pas certain. Ce n'est donc pas un fait.</p>
<h4><strong>Vérité</strong></h4>
<p>Très bien et maintenant qu'est-ce qu'une vérité ? Vous pourriez croire en faisant une relecture rapide de la section précédente que, dans le fond, c'est la même chose. Après tout, quand on cherche la vérité, on cherche à établir les faits non ? Et bien non. Pas du tout en fait.<br />
La vérité c'est la conclusion à laquelle aboutit votre paradigme quand il est exposé à des faits. (Ne partez pas tout de suite, je vais vous expliquer)</p>
<p>Ce qu'il faut arriver à bien comprendre c'est que la vérité est une construction de notre esprit, là où le fait est indépendant de notre réflexion. Si vous voulez, la vérité c'est en quelque sorte l'histoire que l'on raconte, la constatation que l'on fait à travers notre savoir et notre expérience. En fait "la" vérité n'existe pas vraiment. On devrait plutôt parler de "notre" vérité. Car elle est fondamentalement subjective, elle s'appuie sur notre compréhension, sur notre réflexion, sur notre vécu.</p>
<p>L'exemple le plus connu c'est le proverbiale verre "à moitié plein ou à moitié vide".<br />
"Le verre est à moitié plein" est une vérité, "Le verre est à moitié vide" est une vérité. (Et aucune n'est un fait. Le fait aurait été de dire que "le verre contient X cl de liquide". Plein ou vide, ne sont pas des faits mais des jugements.)</p>
<p>Et on voit bien à travers cet exemple que les 2 vérités peuvent coexister. Les deux phrases sont "vraies". Ce qui distingue ces 2 vérités ce n'est pas la réalité qu'elles tentent de décrire mais la pensée de celui qui les prononce.<br />
La vérité est une notion totalement subjective. Qui peut bien sûr être partagée par une communauté de personnes (sous réserve que lesdites personnes constituent une communauté de valeur/vécu) mais qui restera toujours impossible à décorréler du paradigme qui a servi à sa formulation.</p>
<p>Attention cela ne veut pas dire que le mensonge n'existe pas pour autant.<br />
Déjà pour commencer ce n'est pas parce que toutes les vérités sont subjectives que toute affirmation est forcément vraie quelque part pour quelqu'un. Mais surtout rien n'empêche de prononcer une phrase que l'on considère n'être pas vrai.<br />
Histoire de ne pas vous perdre (oui, je sais, c'est un peu tard.) il suffit de regarder la politique qui fourmille d'exemples. Je ne sais pas quand vous lirez ce billet mais actuellement nous avons notamment un président (Macron) qui se prétend "en même temps" de droite et de gauche. C'est un mensonge.<br />
Pas au sens qu'il n'existe aucune personne pour qui cela pourrait être une vérité, mais au sens où le premier concerné (le président) ne le croit pas lui-même. Ce n'est pas une vérité à ses propres yeux.</p>
<h4><strong>Confusion</strong></h4>
<p>Bref nous avons donc des faits et des vérités. Mais alors quel le problème au juste ? Et bien il vient de la confusion grandissante entre ces deux notions. On attribue de plus en plus les caractéristiques d'un fait à ce qui n'est que vérité. Par un raccourci mental de facilité, on décore les vérités de certitude et d'incontestabilité, les faisant passer pour ce qu'elles ne sont pas.</p>
<p>Quand on t'affirme qu'il faut favoriser la croissance ou que l'important c'est de s'emparer des moyens de production, ce sont des vérités. Mais elles sont déguisées en faits par ceux qui les évoquent.</p>
<p>Or agir ainsi à la fâcheuse conséquence de rendre les faits moins... "factuels". Noyés au milieu de vérités pseudo-factuelles, les faits perdent de leur importance. Au point, comme on l'observe de nos jours, de devenir totalement facultatifs.<br />
Cette semaine, l'Amérique de Trump a affirmé sans trembler que des enfants n'avaient pas besoin de savon ou de lits pour être propre et bien dormir. Ou, plus proche de nous, le gouvernement français a répété pendant des mois qu'il n'y avait eu aucune violence policière... Parfois avec les images d'actes violents de policiers défilant au même moment derrière eux sur les plateaux TV.</p>
<p>La vérité est une histoire que l'on se raconte, une manière de relier les points de notre expérience pour en faire un ensemble prétendument cohérent. C'est ainsi que fonctionne notre cerveau : Il relie les points. Quand bien même les points n'ont aucune raison de l'être. Et s'il faut escamoter quelques faits gênants pour y parvenir alors nous le faisons, sans même y penser.</p>
<p>Voilà l'enjeu de notre époque. Parvenir à résister au fonctionnement instinctif de nos propres processus mentaux pour ne pas qu'ils nous poussent dans une ère de néant absolu, où rien n'aura plus aucun sens sinon celui décidé arbitrairement par le dominant du moment.</p>
<p>Ceci est ma vérité.<br />
Et vous allez trouver à y redire... C'est un fait ! <img src="/themes/khaos2011/smilies/wink.gif" alt=";)" class="smiley" /></p>
<p>Que la paix soit avec vous.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/06/26/Fait-et-V%C3%A9rit%C3%A9%2C-l-enjeu-de-notre-%C3%A9poque#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1820Juan Ponce de Leónurn:md5:2de9e4f9795980cd9f1ce9f979a30f552019-04-27T12:38:00+02:002019-10-13T20:43:01+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueilpoème<p>...</p> <p>Les vêtements arrachés, je descends les collines<br />
Nues aussi, balayées par un tourbillon chaud,<br />
Les mains si agitées de tant d'adrénaline,<br />
Là-bas, vers la vallée, sa moiteur et son eau.</p>
<p>Survivant de la horde parti pour la quête<br />
De la source merveilleuse, soudain, je m'inquiète :<br />
Suis-je meilleur que la corde qui lie en supplice ?<br />
Des pensées présomptueuses. Une fontaine aux délices.</p>
<p>Mais enfin arrivé, je n'ai plus qu'un désir,<br />
Annihilant mon âme autant que ma raison :<br />
Goûter ton eau ma Dame, ce fruit de la passion,<br />
Et, une fois abreuvé, te regarder gémir.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/04/27/Juan-Ponce-de-Le%C3%B3n#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1819"Rien ne va" : La France en 2019 à travers la crise des gilets jaunes.urn:md5:5c2dffc1afe96d8efb198c3d7f3d88102019-03-30T11:35:00+01:002023-12-15T15:28:54+01:00Khaos Farbauti Ibn OblivionBonheur Généralactualitégilets jaunesmanifestationpolitiquetélévision<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.fissure_t.jpg" alt="" class="media-left" />C'est devant l'absurdité de l'imagerie actuelle renvoyée par notre pays que j'ai soudain réalisé qu'il pourrait être intéressant d'en dresser un témoignage. Il est fort probable que d'ici quelques années les générations futures regarderont en arrière en se disant "Mais qu'a-t-il bien pu se passer ?". Je me suis donc dis qu'un billet pourrait laisser une trace intéressante à défaut d'éclairante.</p>
<p>Cette histoire, qui n'est pas imaginaire, commence donc sur une chaine TV d'informations continues avec un débat : "Faut-il supprimer les RSA pour les casseurs ?"</p> <h4><strong>Rappel du contexte</strong></h4>
<p>Pour ceux qui me liront dans le futur, replaçons quelques éléments de contexte. Nous sommes à la fin du mois de Mars 2019, la France est traversée depuis une vingtaine de semaines par un mouvement social appelé les "Gilets Jaunes" car les manifestants utilisent cet accessoire de sécurité routière pour s'identifier entre eux.</p>
<p>Créé à l'origine pour s'opposer à une hausse du prix du carburant, il est très rapidement devenu protéiforme en agglomérant une grande partie des mécontentements du moment, qui était nombreux. Pouvoir d'achat, représentativité, fiscalité, services publiques, démocratie, ... Le mouvement est devenu l'incarnation d'un ras-le-bol, pas toujours clairement défini, mais omniprésent dans la société française.</p>
<p>Le gouvernement en place a alors pris le pari d'ignorer le mouvement et laisser le mécontentement s'exprimer en estimant qu'une fois le cri de colère passé, les choses se calmeraient et il serait plus simple alors de mettre en œuvre quelques mesures symboliques d'apaisement.<br />
Si cette stratégie ne fut pas un échec, elle ne fut pas une réussite non plus puisque le mouvement, bien qu'ayant perdu en nombre, est parvenu à prolonger très longuement son existence et, à l'heure où je rédige ce billet (soit 20 semaines plus tard), il n'est toujours pas terminé.</p>
<p>Chaque samedi faisant l'objet des nouveaux rassemblements, les médias ont énormément couvert le sujet. Aussi bien pendant que en amont et en aval de chaque manifestation. (Soit a minima tout de même 3 jours sur les 7 de la semaine, voire plus si l'on inclut tous les débats et sujets indirectement corrélés)</p>
<p>C'est donc lors de l'un de ces nombreux débats, faisant suite à l'incendie du Fouquet's sur les Champs Élysées, qu'est apparu cette question sur laquelle démarre mon témoignage : "Faut-il supprimer le RSA pour les casseurs ?"</p>
<h4><strong>Rien ne va</strong></h4>
<p>En voyant cette question, un mécanisme mental s'est enclenché en moi que l'on pourrait cinématographiquement représenter par un arrêt sur image avec une voix off qui annonce gravement "It was at this moment, ..."<br />
Autrement dit j'ai pris du recul, j'ai regardé le tableau dans son ensemble et j'ai soudain réalisé qu'absolument RIEN n'allait dans cette scène. Depuis la forme jusqu'au fond, tout était erroné, tordu, déformé... Bref pas à sa place.</p>
<p>Reprenons.</p>
<p>Il s'agissait d'une émission sur une chaine d'informations continues. Déjà... Quelle était l'information ? Un représentant du monde politique (En l’occurrence Arnaud Viala, député LR de l'Aveyron) avait donc quelques heures auparavant proposé à l'assemblé une proposition de loi visant à supprimer le RSA pour les personnes coupables de dégradation de biens publics lors des manifestations de gilets jaunes. (ou toute autre manifestation d'ailleurs également)<br />
Est-ce qu'il s'agit d'une information ? Pourquoi pas après tout. Et donc les journalistes ont pour mission de présenter l'information et de l'expliquer, la rendre compréhensible par le grand public. Bref "d'informer".<br />
Or ce n'était pas le but de l'exercice auquel j'assistais : Il s'agissait d'un débat entre différentes personnes pour savoir si l'idée était bonne ou non. Pourquoi cette forme ? Pour le business tout simplement. Les chaines d'informations continues ont, comme les autres, la pression constante de l'audimat. Elles doivent se démarquer, attirer, capter le public. Or la simple information n'est pas vendeuse, c'est une base intéressante surtout s'il est possible de la romancer un peu comme souvent avec les faits divers, mais ce qui capte le public c'est le commentaire, la réaction, l'émotion. Et le débat est un format simple permettant de regrouper ces éléments.</p>
<p>Ce n'était pas de l'information. C'était un débat. Ce n'était pas vraiment du journalisme. C'était du spectacle.</p>
<h4><strong>Sur le plateau</strong></h4>
<p>Ensuite, autour de notre journaliste ne faisant pas du journalisme, il y avait des débatteurs. Pour l'essentiel des personnes issus du monde politique et, comme souvent, d'autres présentés comme des experts sur le sujet du moment.<br />
Là aussi détaillons : Les experts le sont-ils vraiment ? Rien n'est moins sûr comme l'a démontré l'affaire <a href="http://www.leparisien.fr/faits-divers/l-expert-en-criminologie-laurent-montet-condamne-pour-escroquerie-27-02-2019-8021739.php">Laurent Montet</a>, prétendument expert en criminologie mais qui n'avait en réalité absolument aucun diplôme reconnu. Au mieux, l'homme était un hobbyiste passionné, au pire un mythomane incompétent. Difficile alors d'accorder la moindre crédibilité à ses paroles.</p>
<p>En l'espèce il y avait ce jour-là sur le plateau François de Closets, journaliste et écrivain, qui, s'il est connu pour avoir couvert pendant de nombreuses années l'information scientifique, ne peut que difficilement être déclaré expert sur un débat portant sur les casseurs et le RSA. Au même titre qu'un Laurent Montet ou par exemple d'un Périco Légasse (Journaliste reconnu dans le domaine de la gastronomie qui se retrouve aussi régulièrement à commenter la politique), sa parole pouvait être aussi bien juste que totalement erronée. Elle ne se fondait sur aucune expertise reconnue.</p>
<p>Nous avons donc un journaliste ne faisant pas de journalisme, un expert qui n'en est pas un et bien sûr... des politiques !</p>
<p>Quel est le rôle d'un politique ? Vaste question mais disons que, sur le papier, il est supposé rechercher le bien commun à travers le prisme des valeurs qui sont les siennes. Mais là encore rien ne va. Parce que bien évidemment, aucun des politiques présents sur le plateau n'était là pour se préoccuper du bien commun.<br />
Certains venaient gagner une existence, d'autres travaillaient leur carrière, d'autres encore n'étaient là que pour répéter en boucle leur mots-clé, que le sujet s'y prête ou non. Et bien sûr toutes ses choses sont cumulables et l'étaient copieusement.</p>
<p>Un exemple parmi d'autres : Le besoin du représentant RN à répéter inlassablement les mots "milice d’extrême gauche", vraisemblablement une stratégie de communication pour donner du corps au concept, quelque soit la réalité du terrain, et pouvoir s'en resservir par la suite une fois l'idée ancrée dans les esprits.<br />
Autrement dit, il était là pour mettre en place une stratégie électorale. Le bien commun étant bien loin de ses préoccupations !</p>
<p>Rien n'allait donc sur ce plateau entre journaliste, expert et politique où PERSONNE ne faisait ce qu'il était supposément tenu de faire ou bien le faisait, au mieux, par inadvertance.</p>
<h4><strong>Dans la rue</strong></h4>
<p>Mais passons un peu de l'autre coté. Sur le terrain, quelle réalité étrange transparaissait à travers ce débat. De quoi parlait-on au juste ?</p>
<p>Il y avait donc au sein des manifestants, des casseurs. Qu'ils soient d'extrême-gauche, d'extrême-droite, d’extrême-centre ou d'une extrême connerie n'a dans le fond aucune espèce d'importance. Des gens commettent une infraction (ou un crime, je ne suis un spécialiste du droit donc je peux me tromper). On s'attend donc logiquement à ce qu'ils soient arrêtés. Puis dans un second temps remis à la justice qui jugera de la sanction appropriée au cas de chacun.</p>
<p>Sauf que là encore... rien ne va !</p>
<p>D'abord il y a l'étonnante idée, que nous avons apparemment désormais inconsciemment intégrée, qu'une manifestation contre le gouvernement ne devait pas se situer sous les fenêtres dudit gouvernement. Quand on prend la peine d'y réfléchir un peu c'est à la fois un comportement ridicule, et récent. Par exemple en 2016, <a href="https://www.vice.com/fr/article/j53x8b/en-photos-dans-la-manifestation-lassemble-nationale-contre-le-49-3-et-la-loi-travail">pour protester contre le recours au 49-3</a>, il paraissait évident de manifester devant les premiers concernés.<br />
On se retrouve donc avec une manifestation au milieu de magasins de luxe plutôt que là où elle devrait être. Des manifestants qui ne manifestent pas où il serait légitime de le faire.</p>
<p>Ensuite il y a les forces de l'ordre. Dont l'objectif est, rappelons-le, non pas de mettre fin aux troubles à l'ordre public comme on l'entend souvent, mais de protéger les populations lors de troubles à l'ordre public. Cela semble proche dit comme ça, et cela se traduit in fine dans les deux cas par des tentatives de mettre fin aux troubles, mais cela sous-entend une très grande différence dans l'approche et la méthode. La police protège d'abord et avant tout. Et dans le contexte de manifestations, elle encadre.<br />
Mais là aussi, comme tous les autres maillons de cette longue chaine où rien n'est à sa place, elle agit de manière dévoyée, se concentrant sur des fonctions qui ne sont pas les siennes. Elle n'encadre plus mais réprime. Elle ne protège plus mais blesse.<br />
Et même parfois, <a href="http://www.francesoir.fr/societe-faits-divers/gilets-jaunes-marseille-une-femme-de-80-ans-meurt-en-marge-des-incidents">elle tue</a>.</p>
<p>Des manifestants au mauvais endroits, des policiers dans un rôle qui n'est pas le leur... Et au bout de la chaine, il y a la justice. Tellement noyée et inaudible qu'elle en devient inexistante. Et de toute façon, quand bien même elle agirait, son temps n'est pas celui de la société actuelle et ses décisions toujours rendues bien après la perte d'attention de la population.</p>
<h4><strong>CQFD</strong></h4>
<p>Voilà comment on en arrive à se poser la question "Faut-il supprimer les RSA pour les casseurs ?" alors que dans un monde où tous feraient réellement ce qu'il prétend faire la réponse serait évidente (tellement en fait que je l'ai même déjà glissé plus haut dans ce texte) : On arrête les casseurs, on les juge puis on les punit à hauteur de l'infraction/crime en tenant compte de l'ensemble des circonstances s'appliquant à chaque cas.</p>
<p>Cette question qui aurait du n'avoir aucun sens, n'existe que parce que aujourd'hui, en France, en 2019, dans bout à l'autre de la chaîne, rien ne va.<br />
Et qu'il est plus que temps de s'en rendre compte.</p>
<p>Que la paix soit avec vous.</p>Avec Toiurn:md5:63d5ad957a0a3e5844eefa4545f9421e2019-02-21T23:56:00+01:002019-02-21T23:56:00+01:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueilpoème<p>...</p> <p>Tandis que se couche l'hypocrisie du monde<br />
Et que seuls restent les par trop éveillés,<br />
Je sens en moi l'envie d'intimes rondes<br />
Avec Toi. Toi, la Dame de mes pensées.</p>
<p>Tandis que se tait la clameur des imbéciles<br />
Et que meurent en silence les ignorés,<br />
J'aimerai m'enivrer de caresses futiles<br />
Avec Toi. Toi, la Dame de mes pensées.</p>
<p>Tandis que je me noie dans mes ténèbres,<br />
Dans cette noirceur que je sais tant cacher,<br />
Je rêve de partir loin de ce temps funèbre<br />
Avec Toi ? Oui, avec Toi, qui sait ?</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/02/21/Avec-Toi#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1817La France est-elle une dictature ?urn:md5:d23546fb1844386b54b7d17cd9fdfb0a2019-01-28T22:14:00+01:002020-12-31T16:22:49+01:00Khaos Farbauti Ibn OblivionBonheur GénéraldictatureFrancepolitique<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.macron_t.webp" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" /> En ces temps houleux qui ne font somme toute que répondre aux temps de provocation précédant, durant lesquels se succédaient à la barre de nos vies les prétendants au titre de plus grand égocentrique immature, voici une question qui me semble intéressante à tout le moins de poser : La France est-elle une dictature ?</p>
<p>La question n'est d'ailleurs pas si incongrue puisqu'il me semble même l'avoir entendue soulevée par un quelconque politicien en mal de reconnaissance qui visait sans doute plus par là même une progression de son audience plutôt que de notre intellect. <img src="/themes/khaos2011/smilies/rolleyes.gif" alt=":rolleyes:" class="smiley" /></p> <p>Alors ne faisons pas comme lui (ou "eux". Je ne doute pas que dans le populisme crasse, le pluriel est bien souvent de mise.) et concentrons-nous sérieusement sur le sujet.</p>
<h4><strong>Qu'est-ce qu'une dictature ?</strong></h4>
<p>A l'instar de nos jeunes années, lorsque le bac de philosophie nous attaquait par surprise le lobe frontal (alors que nous nous étions naïvement entrainé à déployer le puissance de notre occiput), il convient de commencer toute notre analyse par une définition des termes.</p>
<p>"<em>Selon le Trésor de la langue française, une dictature est un régime politique dans lequel une personne ou un groupe de personnes exercent tous les pouvoirs de façon absolue, sans qu'aucune loi ou institution ne les limite.</em>" (<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Dictature">Wikipedia</a>)</p>
<p>Alors pour ceux qui n'étaient pas très attentifs en cours d'éducation civique, rappelons qu'en France il existe trois pouvoirs :<br /></p>
<ul>
<li><strong>Le pouvoir législatif</strong> : Que détient ceux qui créent les lois<br /></li>
<li><strong>Le pouvoir exécutif</strong> : Que détient ceux qui mettent les lois en actions<br /></li>
<li><strong>Le pouvoir judiciaire</strong> : Que détient ceux chargés de juger et punir lorsqu'une loi est enfreinte<br /></li>
</ul>
<p>Donc, pour simplifier en gros et dans l'ordre : L'assemblée nationale, le gouvernement et les tribunaux (Oui je sais, il en manque. Mais j'ai dit "en gros" <img src="/themes/khaos2011/smilies/razz.gif" alt=":razz:" class="smiley" /> )</p>
<h4><strong>Qui possède le pouvoir ?</strong></h4>
<p>Or donc, en France, en 2019, qui détient ces différents pouvoirs. Le pouvoir exécutif c'est assez facile, il s'agit du président actuel Emmanuel Macron. Il est certes assisté de ministres (dont le Premier) mais il est de notoriété publique et d'ailleurs affirmé régulièrement dans ses propres discours qu'il ne s'agit en aucun cas de co-décision : A la fin, c'est Macron qui tranche. Il est le plein détenteur du pouvoir exécutif.</p>
<p>Passons au pouvoir législatif. Actuellement l'assemblée nationale est majoritairement constituée du groupe appelé La République En Marche (LREM). Ce groupe détient la majorité absolue, il est donc à même de décider tout seul et se trouve donc être, de fait, le détenteur complet du pouvoir législatif.
Le truc c'est que, bien évidemment, LREM n'est pas une entité existant de manière indépendante. C'est là l'une des grandes arnaques de notre système actuel qui tend à faire croire que "groupe à l'assemblée" et "président de la république" sont deux entités distinctes alors qu'elles sont en fait intimement liées.</p>
<p>Le parti politique présente le candidat, il est entièrement constitué autour de celui-ci et durant toute la campagne présidentielle, ils ne font qu'un. Ce n'est que lors du résultat des élections que, par un tour de passe-passe magique digne des plus grands bonimenteurs, le Président fraichement élu est supposé devenir miraculeusement indépendant et "au dessus de tout ça". Il n'en est bien évidemment rien. <img src="/themes/khaos2011/smilies/rolleyes.gif" alt=":rolleyes:" class="smiley" /></p>
<p>Dans le détail plusieurs scénarios sont possibles, mais pour ce qui concerne la situation actuelle il est là aussi admis et régulièrement affirmé qu'Emmanuel Macron se positionne au sommet de LREM. Il en est le décideur.</p>
<p>S'en suit que nous avons donc un deuxième pouvoir, sur les trois au total, dans les mains d'un même homme. Le grand chelem n'est plus très loin ! <img src="/themes/khaos2011/smilies/cool.gif" alt="8)" class="smiley" /></p>
<p>Reste donc le pouvoir judiciaire. Et force est de constater que ce pouvoir là, Emmanuel Macron ne le détient pas.<br />
Alors certes oui, depuis des nombreuses années la classe politique a à cœur de noyauter le bastion de la justice, sans doute parce qu'elle ne connait que trop bien les sanctions qui l'attendent si par malheur ses malversations devenaient un peu trop visibles. Mais, parce que les calendriers de nomination diverges, parce qu'il y a tout de même eu un gros effort d'isolation au départ lors de l'invention de notre république et parce que, allez, on va dire qu'il nous reste collectivement encore un peu de bon sens, le Président de le République ne détient pas le pouvoir judiciaire. Notre tiercé tombe à l'eau. <img src="/themes/khaos2011/smilies/cry.gif" alt=";(" class="smiley" /></p>
<p>Il y a une influence, indéniable autant qu'inavouée, mais influence seulement. Pas de possession directe.</p>
<h4><strong>Qui sont les contre-pouvoirs ?</strong></h4>
<p>L'hypothèse d'une dictature semble soudain battre de l'aile, car si notre Président ne détient pas tous les pouvoirs, c'est donc qu'il existe des contre-pouvoirs. Parmi lesquels figureraient logiquement... la justice ?</p>
<p>Ah oui, mais non ! Parce que notre république actuelle a tout de même été inventée par des politiques, et non par des individus guidés par l'altruisme et le devoir, ils en ont tout de suite vu les failles. C'est pourquoi notre Président a acquis l'immunité. Hop, chat perché, la justice n'a plus aucun moyen de l'empêcher d'agir. <img src="/themes/khaos2011/smilies/cool.gif" alt="8)" class="smiley" /> <br />
Certes mais vous me répondrez que si le pouvoir judiciaire ne peut agir contre le président lui-même, il peut néanmoins agir sur les personnes autour. Et c'est tout à fait exact. C'est d'ailleurs pour cela que l'on compte très exactement zéro ministre en prison actuellement. Et un nombre à peine plus élevés de reconnus coupables. Parce que, oui, entre la théorie et la pratique on observe tout de même un écart certain. <img src="/themes/khaos2011/smilies/confused.gif" alt=":/" class="smiley" /></p>
<p>On retrouve également l'influence indirecte déjà citée exercée par le détenteur des autres pouvoirs. Pour ne citer que la plus évidente : Difficile pour la justice d'exercer quelque action que ce soit à l'encontre d'un homme politique quand celui-ci détient les cordons de la bourse et l'a déjà amputé d'une part très éloignée du négligeable de son budget. Quand il faut déjà plusieurs semaines/mois pour juger les affaires courantes, le temps consacré à mettre hors d'état de nuire les malveillants plus "protégés" rend la tache ardue.</p>
<p>Le contre-pouvoir judiciaire étant désamorcé, qui reste-t-il ? L'adage veut qu'il y ait la presse, au sens large. C'est à dire aussi bien les journaux que les chaines d'infos continues et les rédactions de journalistes sur le web.</p>
<p>C'est à ce moment que l'analyse passe du factuel au subjectif. <img src="/themes/khaos2011/smilies/laugh.gif" alt=":D" class="smiley" /></p>
<p>Peut-on dire que la presse est, en 2019, un contre-pouvoir ? Assez difficilement quand même. Pour tout un tas de raison mais sans doute principalement pour quelque chose d’extrêmement terre à terre : La course à l'audience. Cette concurrence éternelle entre médias fait que l'important n'est plus tant la recherche de vérité que la sensation et le dramatique. Alors oui, à la marge, cela peut se retourner contre la classe politique mais c'est tout de même assez rare.<br />
Et cela reste de toute façon un contre-pouvoir sans crocs réels puisque chaque jour apportant son lot de révélations, le citoyen ne les écoute plus que d'une oreille peu attentive pour l'oublier dans l'heure. Tandis que la justice, comme dit avant, ne pourra jamais traiter l'affaire dans un temps pertinent.</p>
<h4><strong>Verdict ?</strong></h4>
<p>Nous avons donc un homme détenant les 2/3 du pouvoir absolu, et n'étant restreint que par un léger contre-pouvoir. La France est-elle donc une dictature ? Manifestement non si l'on s'en tient à notre définition de départ.<br />
Par ailleurs, nombreux seront les personnes qui rappelleront qu'en France nous votons, exerçant ainsi notre super-pouvoir tranchant et définitif de citoyen.</p>
<p>La France est donc d'abord et avant tout une démocratie... Comme toutes les autres dictatures ! <img src="/themes/khaos2011/smilies/wink.gif" alt=";)" class="smiley" /></p>
<p>Que la paix soit avec vous.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2019/01/28/La-France-est-elle-une-dictature#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1816Homéopathie : la guérison par le mensongeurn:md5:17739534377235e5de8f32966511ec482018-09-09T15:49:00+02:002019-10-13T20:12:55+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionBonheur Généralhoméopathie<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.flame_t.jpg" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Alors qu'elle commence enfin à disparaitre lentement mais surement des diplômes d'état, attardons nous un peu sur ce phénomène étrange qu'est l'homéopathie et rappeler tout de même, aussi étrange que cela puisse sembler venant de moi, que tout n'est pas à jeter là dedans.</p> <h4><strong>Le mensonge des principes</strong></h4>
<p>Je ne sais pas s'il est utile d'indiquer une énième fois l'absolue stupidité du concept de l'homéopathie. Je ne vais pas revenir sur tout le détail (J'avais expliqué en long et en large, les théories "scientifique" derrière l'homéopathie dans <a href="https://youtu.be/VqV_BlYx9Eo">cette vieille vidéo</a> pour ceux qui veulent en savoir plus) mais rien dans la théorie de l'homéopathie, de la similitude à la fameuse mémoire de l'eau, n'est vrai. Tous les principes avancés ont été démontré faux, TOUS ! (Et, comme je dois souvent le rappeler, je parle d'HOMEOPATHIE, pas de phytothérapie dont les bases scientifiques sont totalement différentes)</p>
<p>Il y a d'ailleurs une expérience très simple, que tout le monde peut faire chez soi, qui démontre l'absurdité de l'homéopathie : Il suffit de boire de l'eau. N'importe laquelle. Que ce soit en bouteille ou au robinet. Voire même contenu dans d'autres aliments (sirop, fruit, bière, etc...)</p>
<p>Allez-y, prenez un verre ! J'attends... Voilà. Est-ce que vous venez d'être guéri de la totalité de vos maladies ? Non ? Voilà, la mémoire de l'eau n'existe pas.
Oui parce que, je ne sais pas si vous êtes au courant, mais il existe un truc que l'on appelle "Le Cycle de l'eau". C'est un grand cycle durant lequel chaque molécule d'eau de notre planète finit un jour ou l'autre par être "infinitésimalisée et dynamisée" (autrement dit diluée et secouée). Et notre planète ayant quelques milliards d'années derrière elle, il y en a eu des cycles depuis sa création. Autrement dit, statistiquement, l'eau que vous absorbez a côtoyé tous les produits supposés guérir en homéopathie. L'eau du robinet devrait donc, par mémoire de l'eau, contenir la totalité des substances nécessaires à la guérison de toutes les maladies.
Ou, pour les plus pessimistes, contenir tellement de substances toxiques en mémoire, qu'un simple verre d'eau devrait vous rendre malade.</p>
<p>Or un verre d'eau n'a d'autre effet que l'hydratation. La mémoire de l'eau n'existe donc pas. ("CQFD" comme on dit. Ou "DTC" ça dépend de votre courant philosophique.)</p>
<h4><strong>Le mensonge de la guérison ?</strong></h4>
<p>Et pourtant.</p>
<p>Oui "et pourtant". Et pourtant, si les nombreuses études (je parle des vraies études hein, pas celles réalisées par des gens pour qui le concept de rigueur scientifique est aussi abstrait que l’honnêteté intellectuelle) n'ont bien évidemment pas démontré une efficacité spécifique de l'homéopathie, elles n'ont pas démontré non plus une efficacité nulle.</p>
<p>C'est le fameux effet placebo. Dont tout le monde parle mais bien peu comprenne le principe. Dire que l'homéopathie fonctionne par effet placebo, ce n'est pas une insulte. Ça ne veut pas dire non plus que l'homéopathie ne marche pas.<br />
Ce que cela veut dire c'est que le bénéfice sur la santé, sur l'évolution de la maladie, est totalement décorrélé de la substance que l'on avale.</p>
<p>Autrement dit, si je débarque chez vous en mode ninja, que je prends vos tubes de granules et que j'intervertis le contenu du traitement pour la grippe avec celui pour l'acné, vous ne vous rendrez jamais compte de la différence et le tube marqué "pour la grippe" vous aidera toujours à lutter contre votre état grippal. C'est ça l'effet placebo : C'est le soin qui n'est pas DANS le tube mais autour (l'étiquette, votre croyance, l'accompagnement du médecin, etc...).</p>
<p>Bref, l'homéopathie on s'en fiche pas mal. Ça marcherait tout pareil avec des pierres ou de la lecture de prophéties dans les étoiles. C'est là la particularité et la puissance de l'effet placebo. Le seul défaut étant que son efficacité reste quand même malheureusement très aléatoire. (Sinon il suffirait de croire pour ne jamais tomber malade, ce serait génial ! ... Non, attendez, ce serait une dystopie horrible en fait.)</p>
<p>Il y a une autre particularité notable de l'homéopathie, quand elle est appliquée de manière sérieuse, c'est l'accompagnement du médecin. Là où la médecine standard n'a finalement que peu besoin de l'avis du malade (il suffit d'observer et tester pour obtenir un diagnostic et donc le remède adapté), l'homéopathie nécessite de la part du médecin un investissement plus important. Assez proche en fait d'une amorce de suivi psychologique. Le médecin homéopathe va poser des questions, se renseigner, discuter, bref faire tout un tas de chose qui devrait sans doute être obligatoire dans TOUTES les médecines mais ne l'est malheureusement pas toujours.</p>
<p>Cette démarche est bien évidemment indispensable lorsque l'on manipule l'effet placebo, puisque cela le renforce, mais peut être tout aussi utile dans un démarche médicale normale, ne serait-ce que pour ramener de l'humain dans la relation patient-médecin.<br />
Je ne compte plus les fois où des patients préféraient sincèrement se tourner vers une homéopathie inefficace (selon la pathologie, le placebo ne peut pas tout) plutôt que vers un véritable médicament apportant la guérison, au simple prétexte que le médecin était humainement très mal percu.</p>
<p>Les cons sont partout et les médecins ne sont hélas pas immunisés.</p>
<h4><strong>Le mensonge de l'homéopathie</strong></h4>
<p>La solution serait évidemment d'additionner un médicament efficace et un suivi humain, et obtenir ainsi une médecine parfaite. Mais bien sûr, il n'en est rien.</p>
<p>A la place, les partisans de l'homéopathie nourrissent leur opposition à la médecine (en la présentant comme une ennemi sous le terme "allopathie") engendrant une méfiance systématique envers la médecine... et même envers la science dans son ensemble. Le mouvement anti-vaccin vient de la même démarche anti-intellectuelle et on pourrait même pousser jusqu'à l'extrême en reliant cette façon de penser aux éructations de Trump face aux supposées "fake news".</p>
<p>L'homéopathie n'est pas inoffensive. Non contente de mal soigner, elle engendre des conséquences très néfastes sur le long terme en persistant à se prétendre aussi, voire plus, efficace que les autres. Et, pour cette raison d'abord et avant tout, il est grand temps qu'elle disparaisse.</p>
<p>Et si la vraie médecine pouvait descendre un peu des altitudes de son ego pour retrouver une relation saine et humaine avec les malades, ça ne ferait pas de mal non plus...</p>
<p>Que la paix soit avec vous.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2018/09/09/Hom%C3%A9opathie-%3A-la-gu%C3%A9rison-par-le-mensonge#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1815Le tour du mondeurn:md5:8eba7d62bfaca52ed1eb648709def0622018-06-29T00:39:00+02:002018-06-29T10:37:49+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueil<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.ile_t.jpg" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Je compose ton numéro. Je ne sais pas exactement pourquoi. L'envie de toi. Même si cela n'a plus aucun sens au vu du gouffre qui nous sépare. Mais je t'appelle quand même. Ne serait-ce que pour savoir si tu répondras, pour entendre ta voix.</p>
<p>A peine une sonnerie se passe que tu réponds déjà. Je ne m'y attendais pas. Et en un mot, je sens à nouveau la chaleur de nos étreintes passées. Il y a dans ton simple salut, une inflexion, une caresse, que tu ne réserves qu'à moi. Et malgré tout ce qui nous éloigne, elle est toujours là. Je ne suis même pas sûre que tu t'en rendes compte.</p> <p>Mais tu parles à voix basse et déjà mon cœur se serre. Bien sûr. Tu n'es pas seul. "Elle" se trouve probablement là, non loin. Et toi, pauvre lâche, tu ne te risqueras jamais à la rendre soupçonneuse.</p>
<p>Alors je joue la sourde. Je te demande de parler plus fort. Nous savons tous les deux pourquoi, mais cela fait partie du jeu. Malgré tout ce qui a été perdu. Malgré le destin condamné que nous percevions dès notre rencontre. Il faut bien qu'il en reste quelque chose, alors je choisis cela.</p>
<p>Nous parlons quelques minutes. Des paroles en l'air, des platitudes futiles à défaut de réconfortantes. Peu importe. Nous partageons nos voix et si c'est tout ce qu'il nous reste alors ainsi soit-il.</p>
<p>Nous sommes deux enfants perdus alors nous jouons à faire semblant. "Un jour, on fera". "Plus tard, on ira". Un mensonge après l'autre, nous nous éloignons d'une réalité trop pénible et dérivons par les chemins de l'imaginée liberté.</p>
<p>Un tour du monde. Voilà ce que nous ferons. Ensemble. Un jour. Une traversée des continents, à la rencontre des gens, des pierres, des histoires, des légendes. Une vie de nomade, à deux. Puis à trois, pourquoi pas.</p>
<p>Une autre vie. Loin de toutes nos attaches. Loin de la réalité. Un monde parallèle où tout irait bien comme dans un documentaire sur le bonheur. Une utopie construite par nos voix désabusées.</p>
<p>Bien sûr, rien de tout cela ne sera jamais. Il est bien trop tard pour cela. S'il y a même jamais eu la moindre possibilité. Depuis combien de temps nous mentons nous ? Tu n'es qu'un gamin rêveur et je ne vaux sans doute guère mieux.</p>
<p>Car même si je ne l'admettrais jamais, durant ces quelques minutes imaginaires, j'ai entrevu le paradis que nous construisions. Pendant cet instant fugace, toutes nos ridicules paroles sont devenues des images.</p>
<p>Et je l'ai vu. Notre tour du monde.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2018/06/29/Le-tour-du-monde#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1814Pourquoi tous les chiffres des sondages sont faux ?urn:md5:506f36b621fc99a14ea3135d0e9b558a2018-03-14T11:22:00+01:002019-10-13T20:13:18+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionBonheur Général<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.bonheursmiley_t.jpg" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />"37% des français approuvent la...", "90% des français soutiennent les...", "Pour 76% des français, notre société..."... Mais saviez-vous que 100% des sondages n'ont aucun rapport avec la moindre notion de mathématique ? Pire : Que même lorsqu'ils parviennent à tomber juste, il ne s'agit finalement que d'un coup de chance ?</p>
<p>Alors vous allez sans doute me dire que vous vous en doutiez un peu, que les questions sont biaisées et que les chiffres ont leur fait un peu dire ce qu'on veut, etc... Mais ce n'est pas de cela dont je vais vous parler aujourd'hui. Non, aujourd'hui je vais vous expliquer pourquoi TOUS les sondages, quand bien même leur questions seraient parfaitement neutres, ne valent guère mieux que le feeling et le doigt mouillé.</p>
<p>Tout simplement à cause du principe des échantillons représentatifs.</p> <h4><strong>Échantillons</strong></h4>
<p>Commençons donc par la notion d'échantillonnage. De quoi s'agit-il ? Et bien tout comme pour le <a href="https://youtu.be/lEei1MWnt6g">calcul de l'audimat à la télévision</a>, lorsque l'on souhaite faire un sondage on ne peut pas véritablement demander à TOUS les français leur opinion en même temps (Même si de nos jours avec le numérique cela se discute, mais admettons). Il s'agit après tout de sondages et non de référendums.</p>
<p>Les instituts de sondages ont donc lorgné du coté des vraies sciences et leur ont emprunté la technique de l'échantillonnage : Si par exemple je veux connaitre le taux de sel dans un bac de 20L d'eau salé, je vais prélever un verre de quelques centilitres, mesurer le taux de sel dans ce verre, puis recommencer 3-4 fois l'opération. A l'arrivée je pourrais faire une moyenne de mes échantillons et, à partir de là, en déduire le taux de sel dans l'ensemble du bac à une marge d'erreur près.</p>
<p>Alors bien évidemment, comme les maths ce n'est pas trop leur fort aux instituts de sondages, elles ont immédiatement oublié le principe de multiplier les échantillons et de faire une moyenne pour ne conserver que l'idée de base. Je prends une partie et j'en déduis la valeur pour le tout. (Jetant par là même à la poubelle toute notion de marge d'erreur, au sens mathématique du terme, mais vous allez voir que nous ne sommes pas à ça près. <img src="/themes/khaos2011/smilies/rolleyes.gif" alt=":rolleyes:" class="smiley" /> )</p>
<p>Le problème majeur qui apparait alors, c'est qu'il y a une différence capitale entre la population des sondés et un bac d'eau salé : Peu importe où vous piochez votre échantillon d'eau salé, il sera (à peu près pour simplifier) toujours identique. Alors que si vous posez par exemple une question sur le port de la jupe à 2 personnes au hasard, la réponse sera très différente selon que vous soyez dans la rue ou dans une église.</p>
<p>L'homogénéité, pré-requis obligatoire pour appliquer le principe d'échantillonnage, n'existe pas dans le cas d'une population humaine.</p>
<h4><strong>Représentatifs</strong></h4>
<p>Qu'à cela ne tienne et parce qu'on ne va quand même pas s'empêcher d'arnaquer le monde pour si peu, les instituts de sondages ont en donc appelé à la représentativité : Certes la population n'est pas homogène, mais on va faire en sorte que notre échantillon soit savamment construit de manière à ce qu'il soit représentatif de cette non-homogénéité. Qu'il soit, en quelque sorte, une version miniature du grand tout.</p>
<p>Les 1000 personnes qui vont être interrogées (Ah oui, parce que je ne vous l'ai pas dit mais un sondage en France c'est fait la plupart du temps sur 1000 personnes. 0,001% de la population française. Oui.) vont être choisies pour représenter au mieux les différentes proportions de la société. Proportion Femmes/Hommes, classe sociale, niveau d'éducation, etc...</p>
<p>On obtient donc ainsi un échantillon représentatif... Mais représentatif de quoi au juste ?</p>
<p>Revenons quelques instants à l'exemple du bac d'eau salé, nos échantillons sont eux-aussi des échantillons représentatifs (par définition). En observant le contenu d'un verre, on a une "représentation" du contenu du bac tout entier. Notre verre est un échantillon représentatif car il contient un pourcentage de sel à peu près identique au pourcentage du bac complet.</p>
<p>Mais si par exemple je veux connaitre le pourcentage de français qui aiment la couleur jaune, il faut que mon échantillon soit "représentatif" de la quantité de gens qui aiment le jaune. Je me contrefous totalement de savoir que mon échantillon est "représentatif" du sexe ou de la classe sociale. Ces critères n'ont absolument RIEN A VOIR avec la représentativité de mon échantillon au niveau de l'amour de la couleur jaune.</p>
<p>On parle d'échantillons représentatifs par rapport à la question qui est posée, du résultat recherché, c'est de ça dont ils doivent être la représentation !</p>
<p>Autrement dit, pour construire un véritable échantillon représentatif d'un ensemble non-homogène : il faut DÉJÀ connaitre la réponse à la question. <img src="/themes/khaos2011/smilies/lol.gif" alt="LOL" class="smiley" /></p>
<p>Et c'est bien pourquoi, parce qu'ils ne sont pas représentatifs de la question posée et donc par là même n'ont aucune valeur de réel échantillon, les sondages n'ont absolument aucune valeur.</p>
<h4><strong>Au doigt mouillé</strong></h4>
<p>Mais peut-être allez-vous me dire : "Oui mais Khaos, tu dis un peu de la merde, regarde là le sondage il dit des trucs et c'est assez proche de la vérité. D'ailleurs je suis d'accord avec et Robert au bar aussi" (Marche aussi avec Gertrude. Halte au sexisme dans l'imagerie des piliers de bar ! <img src="/themes/khaos2011/smilies/wink.gif" alt=";)" class="smiley" /> )</p>
<p>Et, c'est vrai, il y a plusieurs domaines où on peut constater ce qui pourrait ressembler à de bonnes estimations par les instituts de sondages... Non, je déconne ! <img src="/themes/khaos2011/smilies/razz.gif" alt=":razz:" class="smiley" /></p>
<p>En fait, il n'y a précisément qu'un seul cas où les sondages peuvent apporter une estimation intéressante et relativement réaliste : Ce sont les élections.</p>
<p>Pour une raison toute bête, c'est que le paysage politique français a longtemps été relativement stable et que les sondages d'élections ont été très nombreux. A force d'ajustement de leur pseudo-mathématique, les instituts de sondages sont donc parvenus dans l'ensemble à faire émerger une échantillon qui, pour le coup, peut être qualifié d'assez représentatif.<br />
Mais, parce que cette représentativité s'est appuyée sur l'éternelle question "Gauche ou droite ?" et sur le fait qu'on change peu d'opinion politique au cours de sa vie, ça ne marche que dans un cadre de stabilité et d'évolution lente "normale".</p>
<p>Il ne donne en fait pas une représentation réelle mais une courbe de tendance si aucune perturbation ne surgit.</p>
<p>D'ailleurs pour être très clair, ces "sondages" là pourraient être obtenus sans même interroger qui que ce soit tant ils relèvent plus de la prévision que de la description.</p>
<p>Donc finalement, oui : Tous les sondages sont bel et bien de la merde. <img src="/themes/khaos2011/smilies/smile.gif" alt=":)" class="smiley" /></p>
<p>Que la paix soit avec vous.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2018/03/14/Pourquoi-tous-les-chiffres-des-sondages-sont-faux#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1813Si c'était la finurn:md5:d51a1ccda6df53bfdf414949a80349492018-02-04T00:25:00+01:002018-02-11T23:04:28+01:00Khaos Farbauti Ibn OblivionRecueilpoème<p>...</p> <p>Parfois à l'ombre apaisante de la nuit<br />
Je plonge mon regard dans le destin,<br />
Au delà de maintenant et d'ici,<br />
Et me demande : Et si c'était la fin ?</p>
<p>Et si c'était la fin, si tôt déjà,<br />
Il resterait tant d'actes inachevés,<br />
Tant de vies à enlacer dans mes bras,<br />
Tellement de rêves à réaliser.</p>
<p>Mais si c'était la fin, là maintenant,<br />
S'il ne nous restait qu'un aujourd'hui.<br />
Alors je viendrais à vous, en souriant,<br />
Et d'une révérence vous dirais : "Merci."</p>https://blog.chaosklub.com/post/2018/02/04/Si-c-%C3%A9tait-la-fin#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1812Auto-psychanalyse de Pan Narransurn:md5:d40a6c2692fcd909391ee45dc1b594542018-01-31T00:44:00+01:002019-10-13T20:42:45+02:00Khaos Farbauti Ibn OblivionBonheur Généralpsychologie<p><img src="https://blog.chaosklub.com/public/.khaos_double_t.jpg" alt="" style="float:left; margin: 0 1em 1em 0;" />Comme cela m'arrive souvent car mon cerveau est ainsi fait, j'ai eu il y a quelques jours l'envie soudaine de vous parler d'une notion qui me traversait l'esprit. Et comme cela m'arrive souvent également l'univers s'est empressé de me lancer un tombereau de diversions plus ou moins positives (Enfin surtout moins <img src="/themes/khaos2011/smilies/neutral.gif" alt=":|" class="smiley" /> ) pour que j'en perde le fil.<br />
Faute de retraite hermétique je n'ai pu atteindre l'illumination entr'aperçue, mais néanmoins il m'en reste suffisamment de bribes pour essayer de vous en transmettre les grandes lignes. Et mes lecteurs sont nombreux à pouvoir en témoigner : Les grandes lignes ont toujours été mon péché mignon. <img src="/themes/khaos2011/smilies/wink.gif" alt=";)" class="smiley" /></p>
<p>Or donc, j'aimerai aborder avec vous le sujet de l'auto-psychanalyse. C'est à dire la manière dont tout un chacun (en tous cas moi, mais vu que nous sommes globalement de la même espèce il n'est pas impossible que cela vous concerne vous aussi) peut effectuer une bonne introspection des familles sans avoir à débourser un bras en honoraire auprès d'un psy dont vous savez là aussi que je ne suis pas féru. (Chacun ses marottes. Et les miennes sont nombreuses !)</p>
<p>Mais avant toute chose, et parce que sinon ce billet serait par trop ordonné et manquerait cruellement de ce joyeux bazar dans lequel j'aime à perdre mes lecteurs, il faut que je vous parle de Pan Narrans.</p> <h4><strong>Pan Narrans</strong></h4>
<p>La première (et d'ailleurs la seule) fois où j'ai lu cette notion c'était à travers l'excellente série d'ouvrages "La Science du Disque monde" co-écrit par Ian Stewart, Jack Cohen et bien sûr l'immortel dans nos cœur : Terry Pratchett.</p>
<p>Cela désigne en fait l'humain moderne. Soit, traduit de manière direct, "le singe qui raconte des histoires". Nous sommes des singes qui en plus de simplement réfléchir ou parler, racontons en permanence des histoires. Aux autres, mais surtout à nous même. <img src="/themes/khaos2011/smilies/rolleyes.gif" alt=":rolleyes:" class="smiley" /></p>
<p>"Foutrebleu mais quel est diantre le rapport avec la choucroute" me direz-vous. Point d'inquiétude, ami pirate alsacien : j'y viens.</p>
<p>Dans cette façon d'envisager l'humain, notre cerveau est une machine à fabriquer des histoires. Tout ce que nous observons, tout ce que nous ressentons, tout ce que nous pensons, vient alimenter une sorte de récit épique (au sens qui est bien trop long pour tenir dans un film de deux heures) de notre vie. Un narrateur de notre vécu.<br />
Et comme tout narrateur, le cerveau biaise beaucoup (Oui je sais, toi aussi coquine), romance quelque fois et va même la plupart du temps jusqu'à inventer complètement.</p>
<p>Pas besoin de substances illicites pour cela, votre cerveau vous ment, à jeun, dès votre réveil. La preuve la plus flagrante est que ni vous ni moi n'avons à l'instant deux grands ronds noirs en plein milieu de notre champ de vision. Alors que pourtant la zone où le nerf optique est connecté à la rétine (en gros au milieu du fond de notre œil) ne contient strictement aucun capteur.<br />
Dès notre plus jeune age, notre cerveau nous raconte sa première histoire : Au milieu il n'y a rien, mais on va chopper les trucs autour, mixer le tout et faire comme si. C'est d'ailleurs pour ça que votre magnifique souvenir d'immense pleine lune devient soudain ridiculement petite (Oui je sais, toi aussi coquinou) après passage de l'objectif de votre appareil photo.</p>
<p>Au commande de notre vie il y a donc un narrateur ou plutôt un Conteur qui s'empresse d'appliquer à tour de bras toutes les licences poétiques de son répertoire au chaos ambiant qu'est l'univers.</p>
<p>Et parfois, l'histoire n'est pas belle. Car il faut bien garder à l'esprit que cette narration s'attache surtout à la cohérence bien plus qu'à tout le reste. Votre cerveau ne crée pas tel ou tel récit pour vous faire plaisir mais parce que la situation actuelle découle selon une logique, aussi farfelue soit-elle, toujours cohérente en elle-même. Par exemple, on ne se raconte pas triste parce que c'est du dernier chic romantique d'être un martyr, on est triste parce que selon la logique de notre narrateur interne la suite de l'histoire passe forcément par la tristesse.</p>
<p>Sachant tout cela, qu'est-ce que cette façon d'appréhender notre vie nous apporte en terme de psychanalyse (et surtout d'auto-psychanalyse).</p>
<h4><strong>Auto-psychanalyse</strong></h4>
<p>Un premier élément qui peut être intéressant à rechercher durant notre introspection ce sont les ratés dans la narration. Tous ces moments, ces instants où tout à coup le narrateur a dit merde, balancé toutes ses règles de logique par la fenêtre, réécrit trois fois la page avant de la découper en petits morceaux puis la recoller façon puzzle erratique et incomplet à grand coup de ruban adhésif.</p>
<p>Il ne s'agit pas tant de pointer du doigt en braillant tel un vulgaire critique littéraire mais d'essayer de comprendre pourquoi. Pourquoi le narrateur s'est perdu, pourquoi il s'est trouvé soudain dépassé.<br />
Croyez-en ma totale absence de diplôme ou étude liée de près ou de loin à la psychanalyse, gage certain de ma qualité en la matière puisque j'ai l'avantage indubitable de ne pas faire entrer d'argent dans l'équation <img src="/themes/khaos2011/smilies/wink.gif" alt=";)" class="smiley" /> , c'est toujours instructif.</p>
<p>Un autre aspect, peut-être moins lié à l'introspection, c'est d'essayer d'agrandir le spectre des choix offerts à votre narrateur.</p>
<p>Pour vous expliquer ça le plus simplement possible, je vais prendre un exemple : Sans doute avez-vous déjà vu un enfant s'écorcher en tombant mais sans s'être vraiment fait mal. Il a le genou qui saigne mais ne s'en est pas encore rendu compte si bien que globalement tout va bien. Puis soudain ses yeux tombent sur la blessure. Et là c'est le drame, cris et pleurs jaillissent abondamment.<br />
Le narrateur est intervenu. Il a raconté l'histoire d'un enfant qui se blesse et cette histoire n'a, pour lui, qu'une suite possible : Il a mal, il pleure.</p>
<p>En grandissant toutefois, il enrichit les possibles : Quand on se blesse, on peut avoir mal. Ou alors on peut encaisser comme un dur. Ou pleurer comme avant. Le narrateur a plus de choix, l'histoire qu'il va raconter va dépendre de plus d'éléments de contexte, il y a des variantes, des options, des nuances.</p>
<p>Mais que se passe-t-il si l'on nourrit son narrateur d'options ? Si on analyse un peu ce qu'il nous raconte et qu'on lui montre que certes son histoire est cohérente mais que là, à ce moment précédent précis, il avait d'autres possibilités dans le récit, d'autres manières d'évoquer ce souvenir ci, de lier cet évènement là. Ce qui est écrit est écrit mais pour la suite, qui sait, les mêmes causes pourraient déclencher d'autres effets ? Le champs des possibles est élargi.</p>
<h4><strong>Les limites de la narration</strong></h4>
<p>Alors bien sûr, la vision de notre vie comme une narration n'est pas une comparaison parfaite. Tout simplement parce qu'elle repose sur un postulat de base : Notre cerveau est totalement maitre de lui-même.</p>
<p>Ce qui, comme souvent quand intervient cette satané biologie organique, est une utopie. Le récit de notre vie n'est pas simplement le résultat de la plume d'un Conteur racontant le chemin parcourut. Il est aussi influencé par toutes ces molécules, protéines, hormones, et autres malversation obscure de notre anatomie qui se contrefoutent joyeusement des velléités narratives de notre cerveau.<br />
Notre Conteur ne décrit pas notre route passé, présente, voire à venir, sur une mer d'huile. Il le fait avec le vent hurlant parfois en véritable tempête et des vagues de douze mètres.</p>
<p>Dans ces conditions le Conteur a beau parfois écrire le bonheur de toutes ses forces, parce que la cohérence l'y pousse, il reste malgré tout des moments où la biologie est plus forte.</p>
<p>Mais parfois je me dis que le cerveau est une machine merveilleuse qui a appris à raconter des histoires depuis un nombre incalculable de millénaires. Alors, après tout, qui sait si une telle expérience ne peux pas venir à bout de la plus récalcitrante des molécules ?</p>
<p>Que la paix soit avec vous.</p>https://blog.chaosklub.com/post/2018/01/31/Auto-psychanalyse-de-Pan-Narrans#comment-formhttps://blog.chaosklub.com/feed/atom/comments/1811