Tout le bonheur du monde 2.0

L'ours un peu fou

Je suis, à bien des égards, un vieil ours grognon. C'est là mon moindre défaut. Mais il m'arrive donc d'utiliser à plus ou moins bon escient les réseaux dit sociaux pour y épancher mes fréquents trop plein de ronchonneries.

Les derniers épanchements en date portaient tout d'abord sur le fait d'avoir deux olympiades, proches mais séparées. Une pour les valides, une autre pour les athlètes ayant un handicap. Et que, globalement, même si les journalistes évoquaient régulièrement la seconde, tout le décorum était entièrement consacré à la première. Le handicap n'étant finalement qu'un phénomène tellement secondaire qu'on clôturait en grande pompe la saison olympique avant même que les jeux paralympiques ne commencent.
Bref, je trouvais ça irrespectueux.

L'autre ronchonnement concernait notre auto-déclaré supérieur en tout Président de le République qui, suite à la dissolution de l'assemblée nationale, s'échine à construire un gouvernement de coalition en excluant spécifiquement le bord politique arrivé en tête aux élections législatives post-dissolution.
J'ai à cette occasion exprimé mon mécontentement car je ne trouvais pas particulièrement démocratique le fait de constituer un ensemble qui, par construction, dise puissamment "merde" à l'opinion publique fraichement exprimée.
Bref, je trouvais ça pas top.

Quand lama fâché, lui toujours faire ainsi

Et c'est alors que la toute puissance des réseaux sociaux s'est enclenché.

On m'a donc, pour les deux sujets et à plusieurs reprises, expliqué pourquoi. Pourquoi les choses étaient ainsi faites... ou plus exactement, on m'a expliqué surtout "comment" :

• Car les JO et les paralympiques ne sont pas gérés par la même organisation, et donc sont deux évènements distincts avec leur ouverture et fermeture spécifique
  
• Car la constitution ne dit à aucun moment que le Président doit piocher parmi le camp gagnant des élections, il a le droit de faire sa tambouille comme il veut

Entendons-nous bien. Ces réponses étaient, autant que je puisse en juger, en elles-même parfaitement exactes.
Mais, car vous vous en doutez il y a évidemment un "mais", je ne peux que répondre : Oui... Mais ce n'est pas la question ?

Vous pouvez répéter la question ?

Lorsqu'on vous dit que l'esclavage ce n'est pas digne de l'humanité, vous ne répondez pas que c'est parfaitement contractuel et qu'en plus au bout d'un moment ils sont affranchis. Vous avez compris que c'était une question de valeur importante pour l'humanité.

Alors pourquoi si je vous dis que, puisque nous avons deux évènements olympiques, la moindre des politesses seraient qu'ils forment un tout plutôt que mettre de manière si extrêmement marquée les handicapés de coté, vous venez m'expliquer la multiplicité des comités d'organisation ?
Pourquoi si je vous rappelle que le président de la république s’assoit sur les votes et ne suit en rien la volonté du peuple, vous venez m'expliquez la constitution ?

Bref, pourquoi lorsque l'on pointe quelque chose d'anormal, la réponse (pavlovienne ?) est "c'est comme ça que ça marche" ?
Car savoir que "c'est comme ça que ça marche" est une information dont on se tamponne l'occiput avec une babouche lorsque, justement, le "comme ça" ne marche pas correctement !

L'époque n'est pas à l'enthousiasme, il est vrai. Mais, dans mon indécrottable optimisme, j'ai hâte de voir revenir le temps où les gens se demanderont plutôt : Comment faire pour que ça marche mieux ?

Que la paix soit avec vous.