3, le tigre, chapitre II (fin)
Publié le lundi 19 avril 2010, 14:32 - modifié le 19/04/10 - Recueil - Lien permanent
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Säbel se tourna à nouveau vers la porte. La fête allait pouvoir commencer.
Maintenant toujours fermement la poignée, il posa son oreille contre le battant. Le garde était toujours là, juste de l'autre coté.
Säbel plia les jambes et banda ses muscles...
La porte jaillit de ses gonds et fut propulsée sur le mur opposé du couloir.
Le garde fut heurté à l'épaule mais parvint à se maintenir en grande partie hors de la trajectoire. Il lui fut par contre humainement impossible d'esquiver Säbel qui bondit à la suite.
Un violent coup déboita définitivement l'épaule du garde puis le front de Säbel acheva le travail. Le garde s'écroula, assommé.
Säbel l'inspecta rapidement mais il ne portait aucune arme, ni clé susceptible de l'aider par la suite.
Levant la tête, il observa la caméra de surveillance. Le garde avait déjà donné l'alarme, il n'y avait donc aucune raison de rechercher la discrétion. Et de toute façon, la petite scène dissuaderait peut-être les autres de vouloir jouer aux héros.
Un bruit dans le couloir. Säbel se releva et se mit à courir.
Même si Hans Säbelzhan n'était plus en mesure de prendre le contrôle, il existait encore quelque part dans ce corps. Säbel puisa donc dans ses souvenirs pour connaître le chemin vers la sortie.
Courant à travers les couloirs, il traversa toute une aile du bâtiment psychiatrique zigzaguant entre les patients, les médecins et le reste du personnel qui n'avaient guère le temps de réaliser ce qu'il se passait avant que Säbel ne soit déjà loin.
Sa course lui rappelait d'autres temps, d'autres corps, à la recherche de cette part de lui-même qui lui manquait tant, qui sans cesse lui échappait. Cette fois, on ne l'arrêterait pas.
Une porte avec des barreaux interrompit sa course.
Sur le coté se trouvait un guichet où un employé, à l'abri derrière une vitre renforcée, disposait des commandes électriques permettant de l'ouvrir. La porte permettant d'accéder à la salle de contrôle n'était visible nulle part et de toute façon Säbel n'avait pas de temps à perdre à la chercher.
Rebroussant chemin, il emprunta une autre couloir et reprit sa course. Quelques gardes commençait à se dresser sur sa route mais ils étaient éparpillés et confus, aussi Säbel n'avait aucun mal à bondir entre eux sans interrompre son élan.
Enfin, la porte qu'il cherchait se dressa devant lui au bout d'un couloir. Bien décidé à l'enfoncer d'un coup d'épaule, il se mit à accélérer. Concentré sur son objectif, il ne remarqua qu'à peine les gens qui se jetait à terre en réponse à une injonction qui avait été hurlée dans son dos.
Le bruit d'un coup de feu retentit alors et une douleur lui déchira la cuisse. Sous l'impact, il perdit l'équilibre et finit par chuter à quelques mètres de son but.
Aussitôt après avoir toucher le sol, Säbel jeta un rapide coup d'oeil derrière lui : Au milieu d'un groupe de gardes, se tenait un officier de police pointant un révolver encore fumant.
Voyant que leur patient avait enfin été immobilisé, les gardes se précipitèrent vers lui.
Säbel regarda sa cuisse. Le projectile avait traversé le muscle puis était ressorti.
Avec un sourire, il constata que la plaie se refermait déjà.
Les gardes seraient bientôt sur lui. Mais ils n'étaient pas assez rapide.
Ignorant la douleur, qui ne serait bientôt plus qu'un souvenir, Säbel se releva et courut vers la porte. Se lança dessus de tout son poids, il l'ouvrit et arriva dans la cage d'escalier du bâtiment.
Sans hésiter, Säbel gravit les marches quatre à quatre. Il franchit ainsi deux paliers tandis que sa blessure se refermait complètement et que les gardes n'arrivaient qu'à peine au niveau de la porte.
Finalement il déboucha sur le toit de l'hôpital psychiatrique. Il ne ralentit pas sa course pour autant, l'intensifiant même alors que s'ouvrait devant lui le vide de l'avenue.
Sans l'ombre d'une hésitation, il prit appui sur le rebord et sauta en hurlant de plaisir.