Tout le bonheur du monde 2.0

Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

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Pour rien

...

Je travaille tranquillement. Les projets s'alignent sur mon bureau, les objectifs se bousculent dans ma tête.
Je me dois d'être performant afin d'obtenir une éventuelle promotion mais surtout pour conserver mon travail.

Soudain un énorme tremblement parcourt le bâtiment accompagné de grondements et de grincements.
Des gens hurlent.

Quelque chose a frappé le bâtiment et tout le monde se précipite aux fenêtres.

Apparemment c'est fini, je prends donc le temps de sauvegarder mon travail et je me dirige comme les autres vers la sortie. Les gens se bousculent mais je leur dis de ne pas paniquer, le plus gros est passé.
Quelqu'un hurle alors qu'il a une radio et qu'on parle de nous. C'est un avion qui est entré en collision avec les étages du dessus.

Quelques personnes proposent d'aller voir s'il y a des survivants mais il y a trop de monde dans les escaliers et c'est déjà difficile d'empêcher les gens de se marcher dessus.

Voyant qu'il va falloir attendre un peu avant de pouvoir descendre, je retourne à mon poste avec quelques amis et on discute de ce qui a bien pu se passer. Si le pilote était suicidaire, si l'avion n'a pas trop détruit l'étage.
J'imagine que s'il est arrivé de face il a du se planter littéralement dans la tour.

J'espère qu'il n'est pas trop en équilibre parce que s'il bascule et tombe au sol les dégâts vont être encore pire.

Et puis j'entends soudain des chocs sourds, le sol et les murs vibrent.

On dirait les pas d'un géant, cela me rappelle ce film avec les dinosaures. Mes collègues et moi décidons que finalement on ne va pas attendre que la foule diminue quitte à se faire écraser quelques orteils.

Les vibrations se rapprochent et accélèrent comme si le géant s'était mis à courir vers nous. Cela vient d'en haut, quelque chose tombe.
L'avion est-il si lourd qu'il a traversé plusieurs étages ?

Les gens dans l'escalier hurlent. Le sol tremble, les murs ondulent, l'électricité se coupe, on voit des débris passer devant les fenêtres.

Et soudain une masse informe s'est abattu sur nous et nous a écrasé comme tous les autres.

Aujourd'hui, je ne suis plus qu'une excuse.

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

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