Tout le bonheur du monde 2.0

Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

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Glouglou World : Acte VI

...

Non loin de là, Duplo fulminait.
Après avoir, non sans mal, récupéré ses smobys éparpillés aux quatre vents, il s'était installé à l'autre bout de l'le, et ruminait des plans de vengeances à l'égard de Calvin. Il convoqua son second, Clipo, afin de passer sa colère sur lui. Mais lorsque ce dernier arriva, Duplo avait changé d'idée. Clipo avait surprit la lueur sadique dans le regard de son chef et se réjouit.
Le lendemain, 10.000 smobys armés jusqu'aux dents apparurent dans les rayons du soleil, et, sous le commandement de Duplo, s'enfoncèrent dans l'ile.

Un cri d'alarme retentit.
Calvin sortit péniblement des bras de Morphée et perçut tout à coup la panique qui régnait dans le village. Il s'habilla en hâte, sortit et alla rejoindre le vieil indigène afin de connaitre la raison d'une telle tumulte. En fait, il n'eut guère besoin de poser de questions lorsqu'il aperçut, marchant vers le village et écrasant la forêt sur son passage, l'immense armée des smobys.
Sans laisser aux indigènes le temps d'organiser une quelconque défense, une volée de gros légos s'abattit sur le village.

Calvin et les terrestres se replièrent alors derrière un important monolithe que leur chef leur indiqua. Les smobys les y poursuivirent mais s'arrêtèrent net. Duplo, étonné, regarda tout autour de lui. Calvin et les terrestres avaient disparus.
Un grincement le fit se retourner. Le monolithe s'ouvrit alors et de l'ouverture jaillit un régiment de fier et courageux gallinacés, suivis des indigènes.

La bataille fit rage. La rumeur du tonnerre fit soudain écho à la rumeur du combat, et le ciel s'assombrit. L'orage était là, et les éclairs déchirèrent les nuages, jetant des lueurs sinistres sur l'obscurité de la bataille. Ce fut au cours de l'un d'eux que Duplo aperçu Calvin.
Il saisit un petit smoby qui bataillait là, et se jeta sur Calvin, smoby au poing. Au dernier moment, Calvin s'en aperçut et attrapa une poule par les pattes pour se défendre. Grâce à elle, il put parer la furieuse attaque de Duplo.
Dans le même mouvement, il se releva et, bec contre casque (de smoby), ils ferraillèrent hardiment. Calvin était handicapé à cause de la différence de longueurs entre les deux armes. Il subit donc tant bien que mal, les vicieuses estocades que lui portait Duplo. Soudain, il eut une idée. Feintant, il lança sa poule dans les bras de Duplo, fit un roulé-boulé au milieu des gallinacés, et disparut aux yeux du chef des smobys. Ce dernier, ne voulant pas laisser fuir Calvin, écarta la meute gallinacéenne à grand coup de smoby. Une intuition le fit tressaillir, et il se retourna lentement.
Derrière lui, dans un éclair, lui apparut, une poule dans chaque main, Calvin. Jaugeant Duplo d'un regard, il eut un sourire, étant maintenant supérieur à son adversaire. D'un mouvement fluide, il fit virevolter ses gallinacés en une danse mortelle. Duplo vit sa fin dans cette danse. Calvin tourbillonna, Duplo s'effondra. Comme un cri d'agonie, le tonnerre gronda.


Malgré cette victoire, la bataille tournait à l'avantage des smobys. Les indigènes reculaient et étaient refoulés vers la mer. Voyant cela, le chef des indigènes ordonna à ses troupes de fuir vers les bateaux de pêche. Les smobys poussèrent des cris de victoire, qui furent peu à peu couvert par un grondement sourd, puis de plus en plus assourdissant.

Les indigènes, effrayés, s'enfuirent vers la plage tandis que Calvin et les smobys, restés dans l'ile, se retournèrent, étonnés. Ce qu'ils virent les sidérèrent: une immense vague déferlante, aussi haute qu'un atoll barrait l'horizon. Calvin la reconnut aussitôt: c'était LA vague légendaire dont parlaient les habitants des atolls, celle qui était aussi longue que l'équateur, et qui balayait inlassablement le globe terrestre, depuis l'époque de la "Grande Fondue". La peur apparut sur les visages.

Quelque chose cassa dans les esprits et, oubliant leurs différents, Calvin et les smobys coururent vers la plage déjà désertée par les indigènes qui avaient fuis dans les bateaux sans demander leurs reste. Une fois arrivés, les smobys se jetèrent à l'eau tandis que Calvin, apercevant son catamaran à l'autre bout de la plage, se précipita vers lui.

La vague, dans un ronflement de puissance, s'approchait dangereusement.

Calvin arriva à son bateau et voulut sauter dedans quand il sentit une main agripper sa jambe.
Il se retourna et vit Duplo. Il avait le visage couvert de sang, et, dans ses yeux, brulait un feu de haine indicible. Calvin essaya en vain de s'en débarrasser frénétiquement. La vague arrivait, Calvin sentait son humidité dans l'air comme on sent l'haleine du loup qui se jette sur vous. Il regarda l'immense masse d'eau au dessus des palmiers, prête à s'abattre, comme une formidable épée de Damoclès et en fut paralysé.
Soudain, une ombre bondit sur Duplo qui poussa un cri de douleur et lâcha la jambe de Calvin qui ne bougeait toujours pas. L'ombre saisit alors Calvin par le col, et le hissa sur le catamaran.

La vague s'abattit.

Ce fut comme l'explosion de bombe à la puissance incroyable. Un souffle d'air balaya toute l'ile avant même que l'eau ne broie, avec sa formidable puissance, ce que le souffle lui avait laissé. Ce fut comme si l'ile avait subi un million d'années d'érosion massive.
Enfin, dans un dernier râle, elle fut englouti sous l'eau maitresse de ce monde de pauvres humains. Alors, tandis que la mer regagnait son calme trompeur, les nuages se déchirèrent et laissèrent passer le soleil, afin qu'il puisse, de ses rayons, apaiser les coeurs de la clairsemée civilisation.

Un langue râpeuse et baveuse réveilla doucement Calvin, celui-ci ouvrit les yeux et reconnut son chien. Il se leva paisiblement et sourit: Duplo n'était plus. Machinalement il abaissa un levier et le catamaran fila vers le soleil levant, vers son destin.

FIN

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

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