Tout le bonheur du monde 2.0

Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

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Histoires

...

Par son imagination, l'être humain crée des mondes. Sa tête peut se remplir à volonté de fleurs, d'oiseaux, de gnomes, de couleurs, de vie, de mort, d'émotion. Et peu s'en privent. Il est alors une fois où prend vie une princesse, une autre où l'on se tape la tête contre les murs, une autre encore où l'odeur des couleurs jure avec le toucher de l'ouïe.

Et enfin une où l'on va travailler, manger, retourner chez soi et dormir.

Mais parce qu'elle est si loin de nous, si peu le reflet de cette étincelle qui vit là en nous, c'est cette histoire que l'on se raconte. Cette histoire où les gens ne sont que des gens et où les mots ne sont guère plus que ce qu'ils nomment.
Il en est pourtant tant d'autres bien plus belles. Bien plus horribles aussi. Mais surtout bien plus réelles que celle là ne sera jamais car dans ces autres nous pouvons exister tellement plus.
Il est même parfois possible aux autres d'entrapercevoir ses propres histoires. Eux aussi ont vu l'histoire de la mer que l'on écoute et à qui l'on parle. Eux aussi ont connu l'histoire de la pluie sur le carreau qui coule et mouille inlassablement alors que l'on est protégé. Dragon, Ange, Robot, Bête. Toutes ces histoires que nous vivons tous mais séparément. Les grands absents de cette morne histoire que nous vivons ensemble.

La fameuse histoire sans fin, car tous l'entretiennent.

Mais, après tout, ce ne sont que des histoires. Nous rions, nous souffrons, nous vivons. Aussi bien dans l'une que dans l'autre. Et lorsque l'effrayant cadavre qui marche nous pétrifie de terreur, l'histoire s'arrête et une autre prend sa place. On peut aussi bien se jeter dans le vide spatial que par la fenêtre. On ne fait alors que mettre fin à l'histoire en cours. Et qui sait si la suivante n'est pas mieux ?

Mais l'histoire ne s'arrête que pour soi, et les autres restent avec un corps pourrissant sur les bras. Il était une fois l'histoire d'une tortue. C'était la plus lente de toutes les tortues.
Or un jour qui commençait comme les autres vit apparatre à l'horizon de lourds nuages. Une immense pluie allait suivre. La vallée où vivaient les animaux commença alors à se remplir. Tous fuirent le déluge en allant dans la montagne.
Sauf la plus lente des tortues.
Car même de toute la volonté de ses petites pattes, l'eau montait bien plus vite qu'elle ne pourrait jamais le faire.
Et c'est alors que descendirent 2 cigognes. Elles avaient vu la tortue en difficulté et lui portaient secours. A l'aide d'une branche dont elles tinrent les extrémités dans leur bec, elles firent un support dans lequel la tortue mordit ardemment.
Les 2 cigognes prirent alors leur envol et soulevèrent la plus lente des tortues vers les cieux. Sous ses petites pattes s'étalaient la vallée transformée en lac et, un peu plus loin, elle apercevait la montagne qui servait de refuge aux animaux. Tandis que les cigognes s'en approchaient, les animaux acclamèrent la tortue. Ils étaient joyeux de la voir arriver saine et sauve.
Alors la tortue, heureuse, ouvrit la bouche pour dire merci, lacha la branche...et tomba du ciel dans la vallée.

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

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