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Je n'ai jamais compris Scooby-Doo

scooby-doo.jpgJ'en faisais part aujourd'hui sur mon compte Twitter : Je suis peu client des dessins animés produits par Warner Bros.

Pour n'en citer que quelques uns : Bugs Bunny me laisse de marbre, Tom et Jerry est d'un ennui profond et Scooby-Doo n'éveille aucune étincelle en moi.

Et c'est sur ce dernier que je souhaitais approfondir la réflexion car il est difficile de faire le tour de mon incompréhension totale face au succès de Scooby-Doo en 140 caractères. Une explication plus poussée est nécessaire.

Mystery Machine

Alors c'est quoi le problème avec Scooby-Doo ? Et bien le titre déjà pour commencer.

Oui car s'il s'agit bien de la mascotte de l'équipe, Scooby-Doo est tout sauf le héros de l'histoire. "Les enquêtes de Véra" ou "Mystery, Inc" aurait bien mieux décrit le dessin animé.

Scooby-Doo, dans l'immense majorité des cas (vous me pardonnerez la généralisation, je n'ai pas vu l'intégrale des épisodes), ne sert strictement à rien dans le déroulement de l'enquête. D'ailleurs il n'est souvent même pas avec les autres.

En fait, c'est une sacré équipe d'inutile : Daphné est blonde donc à la hauteur de son cliché, Fred en bonne caricature de footballeur n'en branle pas une (ah si, il conduit) et Sammy passe son temps à courir au coté de Scooby-Doo.

Au milieu de tout ça, Véra mène et résout l'enquête plus ou moins toute seule. Mais n'allons surtout pas nommer un dessin animé avec le nom du seul personnage utile de l'histoire.

Tom et Jerry

Mais j'exagère. Tous ces personnages principaux ont bel et bien une utilité : l'humour.

Ben oui parce que Scooby-Doo c'est un dessin animé pour enfant alors il faut mettre plein d'humour dedans et quoi de mieux pour faire rire les enfants qu'une multitude de scènes où ça court et ça se cogne dans la bonne vieille tradition des studios Hanna Barbera... N'est-ce pas ?

Sauf que voilà, aussi loin que je rappelle, les courses-poursuites de cartoons ne m'ont jamais fait rire et j'ai beau me savoir marginal, j'ose croire que j'étais loin d'être le seul.

A part Benny Hill peut-être, et les dames effeuillées y étaient sans doute pour beaucoup.

C'est le cœur du problème finalement : Scooby-Doo mélange enquête, humour et frayeur. Sauf qu'il ne fait jamais peur (pensez-vous, c'est un produit américain pour enfants hein, faut pas pousser), n'est jamais drôle (sauf si vous êtes du genre à trouver Jar-Jar Binks drôle) et l'enquête réussit le tour de force de n'être ni passionnante, ni complexe, ni même mystérieuse.

Bugs Bunny

Oui abordons quelques instants le scénario. Scooby-Doo fait parti de ce genre de séries que je nomme "à reboot permanent" : A chaque nouvel épisode on recommence.

C'était un genre très répandu à l'époque. Cela permet de ne pas se faire trop de nœuds au cerveau quand on est scénariste (d'ailleurs ça permet de s'en passer, du cerveau comme du scénariste) et ça permet d'assurer la fidélisation : Si on a aimé un épisode, on aimera dans l'absolu tous les autres puisque la recette est strictement identique.

En l’occurrence ici, le schéma est le suivant : Un endroit touristique/commercial devient soudainement hanté et l'équipe intervient, se fait courser par la créature, jusqu'à ce que finalement on découvre qu'il s'agit de l'unique personne avec un mobile, à savoir celui qui veut que l'endroit ferme.

En soi le principe du "reboot permanent" n'est pas extraordinaire. L'agence tous risques, Code quantum, Nicky Larson, ... bref la quasi totalité de ce qui passait à l'époque suivait ce concept. Mais au moins tous les autres faisaient l'effort d'avoir une évolution, une méta-histoire qui se déroule par petit morceau dans chaque épisode.

Dans Scooby-Doo, pas le moins du monde. D'ailleurs quelle évolution pourrait-il bien y avoir ? Les personnages sont bien trop creux pour cela.

Pourquoi ?

C'est sans doute là que le bas blesse le plus et qui fait que je n'ai jamais accroché. A qui aurais-je bien pu m'identifier ?

Je suis un garçon donc je me projetais peu dans les personnages féminins, il me restait donc le choix entre un footballeur américain débile, un trouillard débile et un chien trouillard débile. Autant vous dire qu'ils pouvaient bien tous tomber dans un volcan en fusion sans que cela m'émeuve plus que ça.

Bref pas d'attachement, une distraction très très moyenne : Je n'ai jamais compris le succès de ce dessin animé.

Surtout qu'à la même époque il y avait par exemple les Mystérieuses cités d'Or.

Un dessin animé avec une histoire palpitante, dont les héros sont des enfants manifestement équipés d'un cerveau (un cerveau ordinaire d'enfant quoi, pas la version "poulpe mort" des adultes de Scooby-Doo) et qui savait très bien alterner peur, joie et mystère !
Bref un dessin animé tout à fait divertissant fait par des gens qui accordaient aux enfants le bénéfice du doute : Peut-être que les enfants aimeraient voir quelque chose stimulant leur matière grise.

Je n'ose imaginer le désastre si le concept des Cités d'Or étaient passés dans les mains des studios Warner.

Ils auraient appelés ça "Pichu" sans doute.

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

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