Tout le bonheur du monde 2.0

Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

3, le chat, chapitre IV (fin)

Après un rapide regard aux moines qui l'encerclaient, Linda décida qu'elle n'avait de toute façon guère le choix. Elle tendit donc le bras vers le pendentif de son grand-père.

Elle prit le chat stylisé dans ses mains et l'ôta lentement du coup de Richard. Quelques interminables instants plus tard, le médaillon reposait dans la paume de Linda sans que rien d'anormal ne se soit produit.

A ses yeux, le pendentif semblait tout à fait ordinaire.

Richard, lui, n'avait pas esquissé le moindre geste et se tenait toujours agenouillé devant elle, le visage baissé. Du coin de l'œil, Linda crut décerner un imperceptible tremblement autour de son grand-père. Comme ces courant d'airs chaud qui troublent la vision en faisant onduler le paysage.
Il y avait "quelque chose" qui émanait de Richard. Quelque chose de différent qui n'était pas visible un peu plus tôt.

Linda n'était apparemment pas la seule à l'avoir ressenti car l'un des moines fit un discret mouvement. Un bruit métallique se fit entendre...

... Et Richard bondit.

Se relevant brusquement, Richard percuta Linda et la projeta sur les moines qui se trouvaient derrière elle. Sous le choc, elle lâcha le médaillon qui glissa jusqu'au pied d'une colonne.

Le doyen des Catherine se tourna ensuite vers l'origine du bruit métallique : une dague, que l'un des moines avait sorti de sa manche. D'un mouvement souple, il lui attrapa le poignet et retourna la dague contre le ventre de son porteur. Le moine s'effondra, plié en deux par la douleur.

Des six moines qui formait le cercle durant la cérémonie, un seul se trouvait encore debout. Il fit donc face à Richard et dégaina lui aussi une dague. Le grand-père de Linda, ne pouvant plus profiter de l'effet de surprise, avait quant à lui adopté une posture étrange : Il se tenait ramassé sur lui-même, les mains devant lui et un grand sourire sur le visage.

Non, il ne s'agissait pas d'un sourire cette fois. Richard montrait les dents, à la manière d'un animal. Et ses mains semblaient jouer le rôle de serres ou de griffes.

Mais quelque soit leur posture, les êtres humains ne disposent d'aucun croc ou griffe acérée. D'un geste sûr, dénotant un long apprentissage à l'arme blanche, le moine balaya donc l'obstacle des mains de Richard, se plaça dans son dos et lui trancha la gorge.
Le grand-père de Linda s'effondra pour ne plus jamais se relever.

Richard Catherine était mort.

Lentement le moine fit disparaitre sa lame tandis que ses acolytes, qui avait été déséquilibrés au début de l'altercation, se redressèrent. L'un d'eux tendit la main à Linda pour l'aider à se relever.
Tout s'était déroulé si vite que cette dernière ne réalisait pas encore bien ce qu'il venait de se passer. Elle accepta l'aide du moine, dans un état second.

C'est alors qu'elle sentit quelque chose de soyeux lui frôler la jambe et que le monde fut plongé dans le noir.

A la pénombre de l'église se substituait désormais une obscurité profonde que seules interrompaient quelques étoiles à la lueur désagréable. Elles brillaient d'un éclat douloureux pour le regard et pourtant n'éclairait rien et ne dissipait aucunement la noirceur dans laquelle était plongée l'église.

Linda ne parvenait pas à les compter avec précision car le simple fait de les regarder lui faisait mal mais il ne devait pas y en avoir plus d'une dizaine. Et c'était déjà trop.

Soudain Linda perçut un murmure. Une voix semblant venir de très loin. Une voix qui appelait.

Où... ? Où... ? Où es-tu ? ...Je sens que tu es libre de nouveau... Parle... Dis-moi où tu te trouves... Où... ?

En entendant cette voix, Linda ressentit de la joie. Le plaisir d'avoir retrouvé ce qui manquait tant. Le bonheur de retrouvailles tant attendu.

Ici, ne put-elle s'empêcher de penser. Ici.

Deux des désagréables étoiles se regroupèrent et se dirigèrent vers elle.

- Elles m'ont vu. Elles viennent me faire du mal.

- Où es-tu ? Où... ?

- Ici... Je suis ici

Les étoiles étaient désormais toutes proches. Douloureuses. Brulantes. Implacables.

- Vite ! Rejoins-moi ! Je suis ici ! Je suis ici !

- Oui... je vois où tu es... continue de m'appeler... j'arrive....

- Ici... "JE SUIS ICI !" hurla Linda tandis qu'une douleur intense lui brulait la poitrine.

Et alors qu'elle s'évanouissait, elle crut entendre une autre voix, différente de la première, qui disait : Moi aussi, j'arrive.

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Restez au courant de l'actualité et abonnez-vous au Flux RSS de cette catégorie

Izusa Lakota (Ami) ·  10 décembre 2009, 09:39

Cet épisode me laisse perplexe... bravo ! Tu as un talent évident pour maintenir le suspence...
Le truc soyeux le long de sa jamabe, le chat ? la voix, le chat ? Les lumières les moines ? la brûlure, le pendentif ?
mais la dernière voix "moi aussi j'arrive", le fauve ?

Ajouter un commentaire Fil des commentaires de ce billet

no attachment



À Voir Également

3.jpg

3, la chimère, chapitre VI (suite)

Vlad tourna brièvement la tête vers Alice, qui maintenait toujours son arme contre elle-même,...

Lire la suite

Je préfère quand vous dormez

Je préfère quand vous dormez. Quand vous êtes réveillés, vous vivez, dansez, chantez, hurlez. Sous...

Lire la suite