Tout le bonheur du monde 2.0

Or donc on distingue très clairement 2 courants dans les prospectus :

Il y a d'abord les verbeux. Il s'agit de ceux qui, à l'instar d'un Khaos Farbauti Ibn Oblivion, aime utiliser beaucoup de mots pour finalement ne pas dire grand chose. L'avantage c'est que cela permet de remplir aisément le format A3 règlementaire sans pour autant informer plus que cela l'électeur indécis ou inculte politiquement parlant.

Mais comment faire pour ne rien dire, me direz-vous ? et bien tout simplement en utilisant la bonne vielle recette qui a permis aux élections de 2002 d'être ce qu'elles ont été : il suffit de taper sur le camp adverse. Pour ceux qui ont adopté cette technique on notera tout de même une petite nouveauté : parfois le camp adverse est tellement large qu'il englobe tout le monde sauf soi-même.

Mention spéciale pour le prospectus du Front National qui, bien que recourant au courant verbeux, semble avoir eu du mal à boucler son A3. Aussi les éditeurs ont placé un portrait grandeur nature sur le recto. C'est vrai, cela remplit bien.

De l'autre coté, il y a les énumérants. Ceux-là ont décidé d'adopter une technique toute neuve et originale : lister concrètement et simplement les points forts de leur futur mandat. Une idée tellement lumineuse qu'on se demande pourquoi il a fallu attendre le 21ième siècle pour la voir apparaitre.

Attention tout de même, on note parfois un avant-gardisme un peu excessif, ainsi la liste du Parti Socialiste (dont la photo présente une Ségolène Royal toute tristoune en noir et blanc... Vous auriez pu oser la couleur tout de même, ce n'est pas beaucoup plus cher vous savez) est tellement succincte qu'on est à la limite d'exiger des détails. Mais il ne faut pas oublier que l'on s'adresse aux masses, donc le mot d'ordre reste la simplification à outrance, quitte à finalement écrire des généralités au dos bien large.

J'indiquerais bien que le prospectus de l'UDF est à ce sens plutôt bien construit car organisé sous forme de liste tout en donnant un minimum syndical de détails mais on me taxerait aussitôt de parti pris, chose qu'au grand jamais l'auteur de ce blog n'a jamais été coupable qu'on se le dise !

Il me reste donc à ajouter un clin d'oeil tout particulier au prospectus de l'UMP qui, non content de se positionner dans la catégorie des verbeux (la mauvaise catégorie selon moi, on l'aura compris), se paye le luxe de nous faire dans le subliminal grossier.

En effet, chaque ligne en gros caractères bleus commence par les mots "Je veux être le président"

Vraiment ?! Qui l'eut cru.

Que la paix soit avec vous.