Jetable
Publié le jeudi 23 novembre 2006, 16:13 - modifié le 30/01/07 - Hommage à MachiN - Lien permanent
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Qu'il est bon de constater que notre siècle, s'il n'est guère prolixe en théorie inventive voire révolutionnaire, de celles permettant à l'humanité d'effectuer ce qu'on appelle simplement révolution, technologique, sociale ou bien encore sexuelle, sait fort aisément remplacer son manque de qualité par une abondance de quantité.
Ainsi, fort de ce bon vieil adage de casino qui veut que tant que l'on gagne on rejoue, l'humanité a su réutiliser à outrance le concept de jetable.
Parmi les innombrables déclinaisons, on retrouve ainsi l'historique mouchoir jetable, l'indétrônable vaisselle jetable, le relativement jeune futur bébé jetable (aussi appelé pudiquement pilule du lendemain), l'infatigable et toujours tendance ordinateur jetable (et portable), la récente voiture jetable (renseignez-vous auprès de votre garagiste le plus proche sur le cycle optimum d'achat-revente d'une voiture, si vous êtes sceptique), le contesté mais toujours en vogue employé jetable et bien sûr l'éternelle amitié jetable, celle qui fait qu'aucun de nous n'avons gardé un contact enthousiaste avec nos hilarants camarades d'il y a 15 ans.
Mais le produit phare de ces dernières années restent tout de même la femme jetable. Celle que l'on peut utiliser selon ses besoins et ses envies à la manière d'un paillasson et qui s'avère tout aussi aisément remplaçable.
Car en effet, quelque part dans la transmission des gènes des activistes suffragettes et des redoutées libertines, une erreur de recopie a vraisemblablement fait perdre définitivement cette part d'intelligence qui théoriquement fait la différence entre un ustensile et un être pensant. Une étude plus approfondie du phénomène par un cabinet d'expert psychiatrique désignerait sans doute l'élément manquant par les mots "respect de soi" ou "amour propre". N'étant pas adepte de l'étiquettage de matière grise, je laisse le soin aux spécialistes de s'exprimer.
Pour ma part je me bornerais à la simple constatation d'une société qui non seulement dés-humanise la femme (ce qu'elle a finalement toujours fait, lui attribuant la plupart du temps des attributs d'ordre diabolique) mais lui confère le rang d'objet que, tel une plante verte, il suffit d'arroser de temps en temps.
J'ouvre ici une parenthèse pour m'excuser non pas du niveau graveleux et vulgaire de la comparaison, puisqu'il est ici tout à fait adapté, mais plutôt de la non-originalité de la métaphore qui a déjà été reprise un milliers de fois par le moindre burné venu. Fin de la parenthèse.
Et le plus admirable c'est que les dites femmes participent volontairement au phénomène sous prétexte de poursuivre la lutte de leur illustres ancêtres.
Belle preuve de connerie individuelle que de croire qu'être un simple objet sexuel, interchangeable à l'envie et donc sans importance, est une libération de la femme.
- tsuki_c (Fanatique) · 23 novembre 2006, 19:43
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bien d'accord, il y a une catégorie de femmes qui est loin de redorer notre blason !