Tout le bonheur du monde 2.0

Assidu lecteur des tout et rien que l'on trouve, charmante attention, livré par paquet de douze dans notre boite aux lettres, j'avais construit patiemment la vision tranquille d'un monde plein de joies, d'amour et de cuisines en kit.

Belle idylle emplie de perfection qui, au son du chant "arennbi-saul-pauproc" et donc forcément vendeur d'un type qui pourrait être mon petit fils, m'emmenait dans ce pays où l'argent coule à flot telle la graisse de baleine sur un harpon japonais.

Mais voilà que récemment, on m'interroge, on m'interpelle, on désire que je communique mon avis éclairé, et par là même lumineux, sur le devenir du monde, ou du moins de sa banlieue la plus proche : l'Europe.

Consciencieux, je m'attelle à la lourde tâche d'extraire la moëlle savante de cette infinie bibliothèque qu'est Internet. Celui avec un grand I et une absence d'article, par opposition avec l'autre qui, d'après d'éminents journalistes, est un cloaque immonde et purulent aux mains de différentes factions prônant tour à tour le macgyverisme explosif, les vertus de l'avionique urbaine ou bien les saines pratiques corporelles réservées jusqu'alors aux seigneurs des siècles pré-lumières.

Loin de ce sordide jumeau j'apprends donc, par exemple, que le harpon n'est pas une exclusivité asiatique (Citons notamment la Norvège) et que notre belle devise locale est finalement un slogan marketing digne d'une pub de lessive. C'est du flan.

Au niveau liberté on appréciera par exemple l'impossibilité de se rassembler à plus de 10 personnes sans une déclaration en préfecture.

L'égalité sera démontré par cette louable loi tapotant gentiment sur le dos de grandes entreprises afin qu'ils consentent finalement à considérer mieux l'autre sexe et surtout le reste de ses organes.

Quant à la fraternité, on savait déjà qu'elle n'existait qu'hors évènement sportif entre milliardaires jouant au ballon rond et excluait tout être poussant l'inconvenance jusqu'à ne pas nous ressembler.

J'en viens alors à me demander s'il ne faudrait pas dire non à l'Europe afin de ne pas infliger ça aux autres. Ou alors dire oui, juste pour les faire chier...