Tout le bonheur du monde 2.0

Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

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Vomir le Fauve

Ce soir, sur Twitter j'ai écrit ceci :

vomir_fauve.jpg

Et il faut bien reconnaître que si vous faites parti de tous ces gens qui n'ont jamais pris la peine de me comprendre (soit la totalité de l'univers à une ou deux exceptions près), ce tweet est on ne peut plus obscur.

Alors, parce que c'est pour moi un événement important, j'ai décidé d'en faire un peu plus pour une fois et de me fendre d'un billet explicatif.
Vous n'en comprendrez probablement pas plus, mais tant pis pour vous.

Or donc ce soir, j'avais la tête dans le lavabo et je vomissais. Aucune métaphore.

Mais n'allons pas trop vite et remontons un peu en arrière.

Cette presqu'année de ma vie (je suis natif de septembre rappelons-le) a été très particulière. S'y sont bousculés des événements merveilleux autant que terribles. Il n'était pas rare que je passais par toutes les palettes d'émotion en l'espace d'une journée, voire d'une même heure.

Et dans une sorte de paroxysme terrible, j'ai soudainement perdu ce à quoi je tenais tant. Je n'en dirais pas plus là dessus, si vous ne savez pas de quoi il s'agit alors c'est que vous n'avez pas à le savoir. Mes explications ont une limite et je ne désespère pas d'éveiller quelque intelligence dans vos neurones bercés à la TV réalité. Tout est là, quelque part. A chacun de faire l'effort.

Après cette perte, je me suis retrouvé à courir sans but. Dans une sorte de folie fiévreuse, je me suis agité en tout sens pour tenter de rattraper cela. Ou de le combler par tout ce qui pouvait s'en approcher.
Je cherchais, désespérément, et à chaque inévitable échec, je hurlais ma rage et ma douleur à la face de l'univers.

Et à cette agitation insensé, faisait place un atavisme au moins aussi ravageur fait d'inlassables et morbides pensées.

Arrive alors notre actuelle soirée. Je me suis retrouvé face à mon lavabo et j'ai vomi.

Ce qui est sorti de moi était aussi ignoble qu'on peut l'imaginer mais surtout entièrement noir, pour une raison que ma raison ignore.

Et tandis que cette substance noire quittait mon coeur, j'ai eu une soudaine compréhension de mon état.

Peut-être n'avez-vous jamais lu mes histoires, auquel cas je vous invite à le faire en vous rendant sur la page idoine, mais il est un personnage très important parmi elles que j'ai nommé le Fauve.

Bien que fictif, il n'est pas sorti de nulle part et comme j'ai déjà eu l'occasion de le mentionner sur ce blog, il fait écho à quelque chose de bien réel en moi.

Le Fauve a la particularité de s'infiltrer au sein de gens et d'y faire quelque chose de potentiellement terrible : Non il ne s'agit pas de possession, comme on pourrait naïvement le croire, mais de désinhibition.
Le Fauve parle au cœur de vos ténèbres et les font resurgir au grand jour. Les actions qui en découlent sont bel et bien de votre fait mais amplifiée, sans limite, éthique ou sociale.

Et, alors que je vomissais, j'ai compris qu'il s'agissait de cela. Que j'étais en prise direct avec ce tourbillon intérieur qui constitue une part de mon être.
Par la faute de ce Fauve qui m'habite, les barrières de mon intelligence et de ma raison ne filtraient plus rien. Le maelström de mon âme s'exprimait en dehors de moi sans limite.

Alors lorsque la substance noire a finalement disparue dans l'écoulement de l'eau, j'ai repris le contrôle. J'ai enfermé à nouveau le démon dans sa boite. J'ai repoussé le Fauve car je l'avais enfin reconnu.

Il s'agit là d'un exercice que connaît Vlad Wesley, le personnage luttant contre le Fauve dans mes romans, et un art que je croyais largement maîtriser dans la réalité.
Mais tout comme mon personnage avant moi, je me suis donc trompé. C'est humain. Mais j'apprends. C'est humain également.

Désormais je retrouve mon contrôle, je sens qu'un brouillard se dissipe.
Oh bien sûr tout ce qui s'est passé, les joies, les peines, est toujours là. Je n'en renie pas la moindre parcelle et la douleur existe toujours..

Mais par cet acte d'exorcisme symbolique je sens que je ne suis plus submergé, que je peux à nouveau faire la part des choses.

Le Fauve est toujours là, pour les mêmes raisons qu'il ne quittera jamais vraiment la vie de Vlad Wesley et que je vous détaillerais un jour si je me décide enfin à finir mon roman "3", mais il est à nouveau simplement une voix parmi toutes les autres (Mes lecteurs fidèles savent à quel point il y a du monde dans ma tête)

Il est temps que je cesse de blâmer "l'univers qui m'en veut". Car je sais à nouveau qui je suis.

Je suis Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Et l'univers peut bien aller se faire foutre.

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Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

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MsTeshi (Passant) ·  12 août 2013, 21:58

Mmmmmh ... Je pense que tu donnes un trop grand pouvoir à "ce Fauve" juste histoire de te culpabiliser encore un peu plus. Les gens font ce qu'ils ont envie de faire et s'il y en a qui font des conneries, ils sont seuls coupables de leur connerie. On leurs dit de sauter dans le précipice en les regardant droit dans les yeux tout en faisant le poirier sur une main et ils marchent ? Tant pis pour eux.
Conscience, Descartes, toussa toussa - CQFD.

Perso, je trouve que tu es plus proche de ce "Fauve" là => https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Fa...

Khaos Farbauti Ibn Oblivion (Toujours là) ·  13 août 2013, 08:34

"Force, vitesse, agilité et réflexe surhumain. Intelligence de génie." Effectivement c'est tout moi... ;)

MsTeshi (Passant) ·  13 août 2013, 10:26

Ah oui, j'eus oublié que tu ne connaissais rien à l'univers des Comics.

"Le Fauve" chez les Xmen, c'est surtout un remake de "La Bête", c'est à dire quelqu'un de paumé jusqu'à ce qu'il trouve ses qualités.

"Durant sa petite enfance, l’apparence anormale de Hank était sujette à de nombreuses moqueries de la part de ses camarades de classe, qui le surnommèrent "le Fauve"."

Solita (Ami) ·  16 août 2013, 06:36

Je pourrais dire "Joli texte, très touchant" mais ce n'est pas ce que je veux te dire même si c'est vrai.
Je peux dire plutôt, pour partager un instant avec toi: - je sais de quoi tu parles.

Pff les mots c'est nul finalement, ça ne dit pas grand chose de ce que l'on peut ressentir :D

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