C’est comme un déménagement.
Publié le jeudi 06 septembre 2012, 11:43 - modifié le 06/09/12 - Récits de Cybèle - Lien permanent
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Je respire à pleins poumons l’odeur de peinture fraîche, les bras chargés de cartons.
Des cartons remplis de mes joies, mes doutes, de mes bouteilles vides et de mes histoires foireuses. Des cartons remplis de sentiments, bons et mauvais. Des cartons débordant de réelles amitiés et d’histoires d’amour tissées au hasard de mes rencontres sur internet.
Mais tout ça a un prix.
La frontière entre le virtuel et le réel est bien mince et le lecteur ne réagit plus de la même manière lorsqu’il est impliqué. Les sentiments qui sont nés sur écran et qui se nourrissent de la vraie vie n’ont plus leur place dans un blog, ils se meurent dans le quotidien.
Je veux retrouver la sincérité des premiers billets, regarder les statistiques et ne rien y voir. Je ne veux plus que l’on parle d’un de mes articles en soirée, je ne veux plus que ma famille vienne se délecter de mes malheurs, je ne veux plus devoir me justifier, je ne veux plus me servir de mon blog pour faire passer des messages. Je veux retirer la couche de retenue qui s’est accumulée sur moi tels des sédiments.
Je pose mes cartons dans un coin en contemplant l’océan de liberté face à moi, je ne sais pas encore ce que je vais en faire.
Regarder autour de soi, n’y voir personne, savourer la douceur de l’anonymat et de la page blanche.