Retour sur terre
Publié le lundi 22 mai 2006, 10:38 - modifié le 26/09/06 - Hommage à MachiN - Lien permanent
- Article
- |
- Commentaires (5)
- |
- Annexes (0)
Le retour des limbes éthérées et vaguement rostres de la création artistique, semblable au contrecoup d'après jouissance qui pousse de nombreux hommes à s'écrouler en une masse flasque, épuisée et vaguement poisseuse, et à la femme de se poser moult questions futiles et donc existentielles, n'est pas toujours des plus aisé.
La faute en incombe dans la plupart des cas étudiés, non pas à une quelconque imperfection personnelle, mais majoritairement à une banalité affligeante de l'actualité quotidienne à ce point stupide qu'une comparaison avec le célèbre QI des mollusques ostréicultés serait manifestement désobligeante pour ce dernier.
Vivant par moi-même cette expérience de descension, il est vrai que la chute est fort rude. Mais, comme le veut le proverbe, l'atterrissage étant bien souvent pire, autant donc la mettre à profit pour suicider le peu de vigueur spirituelle qui pourrait subsister et s'épargner ainsi la conscience d'être désormais, au milieu de journalistes et publicitaires de tous poils, au fond du gouffre.
Entamons donc cet attentat mental par un bref tour d'horizon de l'actualité, dans laquelle on constate avec plaisir que la binarité, à défaut de la parité, est toujours aussi ancrés en politique. Du haut de mon nuage créatif m'est ainsi parvenu cette phrase à forte valeur ajoutée qui n'avait hélas pas été prononcé de manière mémorable par un grand homme, mais plutôt de manière rapide par un débile, et que je n'ai donc pu me rappeler avec précision.
Toutefois, je peux encore en paraphraser le concept tant celui-ci est magnifique de candeur : "Le centre doit voter à droite". Belle leçon de géométrie.
L'actualité a par ailleurs indiqué que le marché, animal étrange et vraisemblablement mythique puisque, à l'instar du gnome unijambiste des forêts de Papouasie du nord, personne ne l'a jamais vu mais tout le monde en parle comme s'ils avaient couchés ensemble depuis 20 ans, le marché donc ne se porte pas bien car le dollar est plus faible que l'euro.
Habitant un pays manifestement européen, on aurait pu croire la nouvelle bonne mais c'était sans compter la grande intelligence du monde commerçant qui préfère, et on les comprend, effectuer ses transactions en dollars bien plus propice aux caprices d'un peuple en pleine adolescence mentale. Les licenciements s'en trouvent alors économiquement bien plus justifiés, une monnaie forte et stable n'aidant guère à promouvoir le concept de flexibilité de l'emploi.
Si l'on ajoute à tout cela l'habituelle couche "culturelle" des évènements périodiques cannois dont la majorité des conviés se fichent éperdument et ne verront de toute façon qu'à peine un dixième des films plus ou moins intelligents présentés, et l'indétrônable eurovision que plus personne ne regarde depuis bien longtemps malgré un effort dans la sélection des soporifiques commentateurs et une originalité évidente des résultats de cette année, l'actualité n'a décidément rien à envier dans son ensemble à l'humour potache et alcoolisé d'un célibataire en quête de femme-objet dans une discothèque.
En bon français, j'attends d'ailleurs avec impatience l'inévitable prochaine une des médias nous parlant de la dernière turlutte entre les favoris à la présidentielle suivi d'un débat de fond sur la place du piercing dans la politique française.
Bienvenue au fond du trou et que la paix soit avec vous.
- elveteran (Passant) · 22 mai 2006, 10:48
-
Une excellente analyse de la situation actuelle, cela en devient même affligeant, voir avec le temps démoralisant, bon courage
- KannTo (Fanatique) · 22 mai 2006, 10:55
-
Hehe, ça faisait longtemps ... ça fait du bien
- Khaos Farbauti Ibn Oblivion (Toujours là) · 22 mai 2006, 11:01
-
Content de voir que je n'ai pas trop perdu la main sur ce genre de billet
- Gabrielle (Ami) · 23 mai 2006, 04:10
-
Excellent billet, même si je préfererais presque qu'il ne sonne pas aussi juste^^
- pterodactylo (Passant) · 23 mai 2006, 09:02
-
Voilà un billet bien tourné car s'il finit où il commence il nous y souhaite la bienvenue. Le serpent monétaire se mord la queue pas khaos!