5 minutes : Prologue
Publié le jeudi 17 août 2006, 09:52 - modifié le 07/01/09 - Recueil - Lien permanent
- Article
- |
- Commentaires (3)
- |
- Annexes (0)
A la demande "générale", voici une nouvelle histoire pour ma section recueil. Fidèle à mon habitude je tente un nouveau concept que je vous laisse découvrir au fil des épisodes en espérant qu'il vous plaira (et que moi-même je parviendrai à le maîtriser suffisamment...)
Voici donc le prologue de cette histoire intitulée "5 minutes". Bonne lecture.
8h55, bar du coin de la rue.
Je lève les yeux de mon café.
Un léger rayon de soleil passe par la fenêtre dessinant un rectangle jaune et chaud sur le bord de ma table. Je pose une main dessus et me laisse bercer quelques instants par la sensation.
Tout autour de moi, les gens discutent, prennent leur petit-déjeuner. Certains ont l'air fatigués, d'autres pressés, il y a même plusieurs couples qui s'échangent des regards et des mots plus ou moins chaleureux selon les tables.
Toutes ces vies s'entremêlent dans un brouhaha général où seules les serveuses, allant et venant de tables en tables, semblent y distinguer des propos cohérents.
Le bar est relativement plein, c'est l'heure d'affluence.
J'ôte ma main de la tache lumineuse et je regarde ma montre...oui c'est bien cela, il est presque 9h00. Il est temps de finir mon café. Je ne dois pas être en retard à mon rendez-vous. Un rendez-vous avec la gloire, avec le destin, ça ne se rate pas.
Un homme passe devant moi et sort d'une démarche rapide. Lui non plus ne veut apparemment pas être en retard à son rendez-vous. Mais il va rater le mien c'est dommage.
Peu importe, d'autres sont entrés plus tôt, les comptes sont en ma faveur.
Je repose ma tasse désormais vide et fouille dans ma poche droite à la recherche du petit boîtier. Il est enfoui sous les papiers et relativement petit mais je finis tout de même par le trouver. Voilà bien le problème avec les grandes poches, on peut y mettre plein de choses mais on ne retrouve jamais rien. Je le pose tranquillement sur la table et sort les piles de ma poche gauche. Juste le temps de les mettre en place et l'heure sera venue.
Pendant que j'insère les piles, je sens un regard sur moi. Quelques tables plus loin, il y a une femme qui me regarde. Elle est relativement belle bien que manifestement maquillée plus qu'elle ne devrait. Je ne sais pas à quoi elle pense mais peu importe, il ne reste qu'une minute.
Je vais bientôt me lever.
Je vais me lever et leur laisser juste le temps de comprendre ce qui va se passer. Je vais leur laisser juste assez de temps pour voir les charges autour de ma poitrine, le boîtier dans ma main. Et j'appuierai sur le bouton.
Ma cause est juste.
Nous y voilà, c'est l'heure.