Tout le bonheur du monde 2.0

Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Je ne sais pas de quoi je parle, mais je vais en parler quand même !

botzaris.jpgParce que je suis un psychopathe patenté, j'aime analyser mon prochain. Et surtout j'aime décortiquer le cerveau de mon prochain à travers ce qu'il raconte.

Il y a quelques temps, je vous avais fait profiter d'une petite analyse de l'image publique donnée sur Tweeter par Paul Da Silva sur l'affaire Botzaris36
Comme j'ai eu la chance de m'en faire raconter un nouvel épisode, je m'en vais donc assouvir mes bas instincts en vous livrant une analyse de ce que MsTeshi m'a, cette fois, conté.

Avant toute chose, posons en préambule la méthodologie car manifestement je n'avais pas été assez clair lors de mon billet précédent (ou bien certains de mes lecteurs ne savent pas lire... ce qui n'est pas totalement exclu je l'avoue :D ) : Il ne s'agit en aucun cas d'une analyse des faits réels.

Soyons précis : Botzaris36, en soi, je n'en ai rien à carrer et n'ai pas l'intention d'y intervenir en quoi que ce soit (ce qui, croyez-moi, est une bonne chose pour tout le monde car j'ai la mauvaise manie d'avoir des interventions généralement... euh... disons "définitives". :rolleyes: )

L'intégralité de mon analyse porte donc non pas sur les faits, la réalité, mais sur ce que l'on m'en raconte. (et plus précisément ici, ce que MsTeshi m'en raconte sur Tweeter. Donc si j'ai tout faux c'est de sa faute :razz: )

L'histoire

Or donc, quoi de neuf à Botzaris36 ? J'invite ceux qui n'aurait pas tout suivi à relire mon précédent billet sur le sujet pour comprendre un peu mieux le contexte.

Dans ce nouvel épisode, l'accent est apparemment mis sur les Archives de Botzaris36. Notez la majuscule, j'y reviendrais plus tard.

Au 36 de la rue Botzaris en plus des réfugiés tunisiens, il y avait des documents. Au fil du temps et des diverses interventions d'activistes, politiques et policiers, ces documents ont été répartis en 2 grands sous-groupes :

- Une partie détenue par des hackers (les "gentils")
- Une partie détenue par des salafistes (les "méchants")

Le camps des gentils a l'intention de fournir ces documents à la justice pour aider les tunisiens, les méchants ont l'intention de brûler l'essentiel et/ou d'en publier sans attendre sur Internet les "bonnes feuilles". (celles qui servent leur cause)

Voilà, c'est l'histoire telle qu'on me l'a raconté.

Analyse des étiquettes

Revenons un peu sur les étiquettes des différents protagonistes en commençant donc par les gentils hackers.

Déjà on pourra noter que leur statut n'a, à première vue, pas grand chose à voir là dedans. En effet, concrètement, ils ont ramassé des cartons de papiers. (ou recopié des disques durs, je ne suis pas sûr)
Quelque soit la définition qu'on lui donne, cela n'a donc rien à voir avec un quelconque "hacking".

Mais ce qui compte ce n'est pas tant leur acte que leur philosophie. En effet, lorsque l'on qualifie quelqu'un de "hacker" on indique au passage qu'il est profondément lié à la culture du partage, de l'ouverture et de la recherche et la diffusion de connaissance.

Or les gentils hackers en question ont pour le moins manqué à leur devoir : aucune communication publique, aucun partage, de l'intégralité de leur fond documentaire. (Pour la diffusion de la connaissance, on repassera hein...)

En guise de gentils, on est donc plutôt face à de hackers irrespectueux de la philosophie qu'ils sont censés supporter.

De l'autre coté, nous avons les méchants salafistes. Comme je ne connaissais pas le sens exact du mot, j'ai jeté un oeil à l'article Wikipédia sur le sujet.

Donc le "méchant", qui n'a probablement pas commis de crime particulier (non, utiliser des documents pour servir sa cause n'est pas un crime), est un méchant car appartenant à un courant islamiste strict.
Même si je ne doute pas qu'on trouve bon nombre de véritables méchants chez les salafistes, partir du principe que "puisqu'on est salafiste, on est méchant" me semble un peu rapide.

Cela dit le salafisme, au même titre que le christianisme, démontre que la personne n'arrive pas à assumer sa vie sans l'aide d'une excuse divine. Donc, comme n'importe quel religieux, il s'agit là pour le moins d'un mou du neurone.

A défaut de "méchants" et de "gentils", nous avons donc là une belle flopée de cons.

Analyse des aberrations

Mais s'il fallait ignorer toutes les histoires mettant en scène des cons, on ne ferait jamais rien. (Vous ne liriez d'ailleurs même pas ce blog, puisque j'en suis et non des moindres :D )

Intéressons-nous plutôt aux deux gros points noirs de cette histoire.

D'abord les documents eux-même. Car figurez-vous que, aussi surprenant que cela puisse paraître, personne ne semble vraiment savoir si ce sont des "archives" ou bien des "Archives".

En effet, à part leur lieu de stockage, rien ne désigne le contenu des documents comme particulièrement important. Cela pourrait tout aussi bien être des papiers administratifs tout ce qu'il y a de plus chiant. (Oui, même les dictatures font de la paperasse inutile. Ce n'est pas un privilège des démocraties.)

Pire, certains tweets, demandant l'aide de traducteurs tunisiens, semble indiquer que même ceux qui détiennent des documents ne savent pas vraiment ce qu'ils ont dans les mains. (Alors qu'ils auraient été traduit depuis belle lurette s'ils avaient été mis en ligne... je dis ça je dis rien ;) )

Mais peu importe, tout le monde suppute que c'est trop de la bombe nucléaire ! Ben oui, sinon cela voudrait dire que tout le monde a pris le melon pour rien... Ce serait ballot quand même...

L'autre point concerne le débit des publications. Comme indiqué plus haut, les gentils ne veulent pas mettre en ligne leur part des Archives. C'est d'autant plus con que le "méchant", lui, publie ce qui l'arrange. Sans rien pour le contredire donc.

Mais pourquoi ce silence ? "parce que cela risquerait de provoquer des émeutes en Tunisie"

Permettez-moi de reformuler cette magnifique phrase : La Tunisie s'est révolté contre son gouvernement, a lutté durement pour retrouver sa liberté et a soufflé un vent d'espoir démocratique pour son pays... et quelques gamins étranger (La France n'est pas la Tunisie me semble) leur piquent des documents, les CACHENT, et DECIDENT D'EUX-MEME qu'il vaut mieux ne pas les publier parce que cela pourrait RÉVOLTER LES TUNISIENS ENCORE PLUS !

Je sais pas vous, mais moi si j'étais un révolutionnaire tunisien, j'aurais un certain nombre d'insultes bien senties à sortir à ces français qui croient tout savoir mieux que tout le monde. (Quelque chose comme l'équivalent fleuri et arabe de "Retourne dans ton bac à sable et laisse donc les grands faire le boulot")

Si ces fameuses archives étaient à ce point importantes, il y a bien longtemps qu'elles ne devraient plus être en possession de français mais à leur place : en Tunisie.

Mais bon, comme je le disais en titre, "je ne sais pas de quoi je parle" :rolleyes:

Que la paix soit avec vous.

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Restez au courant de l'actualité et abonnez-vous au Flux RSS de cette catégorie

Soyez le premier à réagir sur cet article

Ajouter un commentaire Fil des commentaires de ce billet

no attachment



À Voir Également

Vos clés (physiques) ne sont pas en sécurité sur Internet

Comme vous le savez sans doute, je travaille dans (et suis passionné de) la sécurité informatique....

Lire la suite

L'histoire drôle du malware WannaCry

Comme Twitter n'est parfois pas très pratique pour développer un sujet et que je trouvais l'histoire...

Lire la suite