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Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

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3, le chat, chapitre VI (suite)

Linda sortit de son atelier et ferma la porte derrière elle : Il lui était impossible de remettre suffisamment d'ordre pour masquer ses débordements. Il ne restait plus qu'à condamner la pièce et espérer que son visiteur n'allait pas vouloir y entrer.

Quant à la peinture sur son visage et ses vêtements... et bien tant pis. Après tout, il n'était pas rare qu'un artiste se retrouve couvert d'éclats de peinture, sans avoir pour autant joué au punching-ball avec ses toiles.

Résolue à ne pas évoquer l'incident, Linda se dirigea vers la porte d'entrée et l'ouvrit en présentant son plus innocent sourire.

Mais ses traits se figèrent à mi-course lorsqu'elle s'aperçut que son visiteur n'était absolument pas le jeune Blake mais plutôt son détestable "cousin" Axel.

Depuis leur première rencontre, Linda n'avait jamais pu se convaincre que cet homme avait un quelconque lien avec elle. Sa grande taille aurait du le rendre imposant, mais il semblait ne se dégager de sa personne que gène et faiblesse.

A sa vue, elle ne pouvait s'empêcher de repenser aux évènements récents et, d'une manière sans doute puéril, lui en attribuer toute la faute. Quelque chose dans l'attitude, dans le regard, semblait le désigner d'office comme un bouc-émissaire.
Et plus personnellement, Linda avait beaucoup à redire sur l'intrusion précédente d'Axel dans l'appartement, sans parler du traquenard dans lequel il l'avait faite tombé.

Elle tenta tant bien que mal de conserver une apparente cordialité lorsqu'elle le salua, mais le résultat dévait probablement se situer quelque part entre surprise et grimace de dégout.

"- Bonjour Axel.
- Bonjour Cousine !"

Pour sa part, son cousin semblait de fort bonne humeur. Sa voix était joviale et pleine d'entrain. A l'évidence, le ressentiment de Linda n'était pas partagé.

"-Je passais dans le coin, reprit-il, et comme je me souvenais encore de ton adresse, j'ai décidé de passer te dire bonjour. Voir comment tu allais, faire un brin de causette, tout ça, tout ça !
- Mais je t'en prie, se força-t-elle à répondre, entre donc. Un café ?
- Oui, avec plaisir, il fait un froid de canard dehors."

Linda n'avait de toute façon guère le choix. Depuis qu'elle était officiellement devenue la gardienne des intérêts de la famille Catherine, Blake lui avait clairement signifié que tous les membres de la famille allait se présenter à sa porte tôt ou tard. Soit pour lui présenter leur félicitations, soit, bien plus souvent, pour faire évoluer leur place au sein du grand échiquier des affaires de famille.
Linda n'avait que faire de la politique, et encore moins de celle de la famille dont elle s'était depuis longtemps mis en marge. Mais, par son nouveau statut, elle avait acquis une influence importante qu'il fallait exercer avec précaution.

Le plus simple, avait suggéré le moine, c'était de se montrer aimable et polie envers tout le monde, mais sans aller plus loin. Elle préserverait ainsi le statu quo, ce qui n'était pas plus mal pour l'instant.

Linda se prépara donc à endurer la demi-journée (les échanges étant malheureusement rarement court) qui allait suivre avec stoïcisme et un sourire de façade le moins transparent possible.

Et la conversation fut à la hauteur de ses craintes.

Après avoir passé un temps incroyablement long à évoquer le climat et les derniers évènements urbains à la mode, Axel crut bon d'enchainer sur des commentaires à l'emporte-pièce concernant la politique du pays, espérant sans doute par là disposer d'un biais ingénieux pour faire rebondir ensuite la conversation vers les affaires familiales et ses probables théories révolutionnaires et géniales pour arranger le tout.

Lisant comme dans un livre ouvert dans les malhabiles machinations de son cousin, Linda prit un malin plaisir à ne pas relever les allusions, préférant relancer la conversation sur des sujets totalement différents et aussi éloignés que possible des volontés d'Axel.
Cela ne raccourcissait en rien cette interminable échanges de bonnes manières, mais cela ennuyait son cousin, ce qui était une raison plus que suffisante.

Toutefois, malgré tout ses efforts, Linda finit par épuiser les sujets de digressions. Il ne lui restait plus aucun moyen d'éviter l'assommante plaidoirie d'Axel.

C'est à cet instant qu'elle remarqua un coup d'œil déplacé de son interlocuteur. Puis suivit par d'autres plus ou moins discret que Linda s'évertua à ne pas relever. Ainsi sa visite n'avait pas qu'un but politique : Axel n'était pas indifférent au physique de Linda. Ce qu'en toute modestie elle comprenait d'ailleurs parfaitement.

Très bien, il lui offrait donc sur un plateau une échappatoire supplémentaire et, qui sait, peut-être aussi une chance de lui causer une gène importante.

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

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Izusa Lakota (Ami) ·  22 février 2010, 15:22

je l'aime pas ce Axel... m'exaspère ce personnage... :C

Khaos Farbauti Ibn Oblivion (Toujours là) ·  22 février 2010, 16:35

Ça tombe bien ;)

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