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Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

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La science, c'est de la merde !

khaos_hopital.jpgLa défiance de l'humanité envers la science ne date pas d'hier mais quand je vois, au 21ième, les ravages que causent le refus d'accepter la vérité scientifique, sur fond d'un argumentaire étrange et fortement subjectif, je me dis qu'il y a quand même des claques qui se perdent.

Alors paf, je suis grognon. Et quand je suis grognon, j'écris un billet. Au grand bonheur de mes lecteurs ! ;)

La science, c'est quoi ?

Posons tout de suite les bases de la discussion (oui, je sais : de mon long monologue verbeux) en rappelant ce qu'est, de manière objective, la science.

Ce qu'on appelle Science est un ensemble d'outils et de méthodologies servant à établir des vérités. C'est important de bien le souligner : Le but de la science c'est la recherche de la vérité, et rien que la vérité.

On distingue plusieurs grandes familles :

  • Les sciences dites "pures" : Ce sont les sciences qui, par construction, ne peuvent rien dire d'autres que des vérités. Tout est validé du début à la fin, avec un taux d'erreur obligatoire de 0%. Aucune des méthodes retenues dans ce type de science n'autorise le moindre aléa. Soit elle dit une vérité, soit elle ne dit rien. (En gros, dans cette famille on place les mathématiques et ses sous-branches)
  • Les sciences dites "expérimentales" : La famille qui est globalement la plus connue et la plus intuitivement accessible. On observe le réel, on émet un théorie puis on tente de prouver la théorie. Ce sont des sciences qui sont par essence itérative : La vérité n'apparait jamais du premier coup, il faut affiner sans cesse à l'aide d'une panoplie importante de méthodes de confirmation et de preuve.
  • Les sciences dites "humaines" : Cette famille est, sur le papier, identique à la précédente. Toutefois il y a une différence majeure : Elle inclut de l'humain. Le socle principale de ces sciences repose donc sur l'idée que le comportement humain est rationnel, ou du moins rationnalisable. Cela rend ce groupe de science très ambigu car même si les méthodologies sont tout à fait rigoureuses, le postulat de départ est sujet à débat.
  • Les pseudo-sciences : Dernière famille et non des moindres, on place là dedans toute une série de choses qui se présentent comme des sciences mais n'en sont pas vraiment. Non pas parce que leur sujet est inférieur ou quoi que ce soit de ce genre, mais parce qu'elles n'emploient aucune méthode rigoureuse de confirmation/preuve. Peu importe leur efficacité réelle ou imaginée, elles n'établissent pas de vérité au sens rigoureux du terme.

La science, c'est trop compliqué !

Ces définitions posées, pourquoi diantre, y a-t-il autant de monde de nos jours à réfuter la vérité scientifique ? Et bien d'abord et avant tout parce qu'ils ne la comprennent pas.

Cela peut sembler un argument de facilité mais c'est néanmoins la cause majeure des mouvements de défiance actuelles. Et il n'y a rien de surprenant à cela : La science C'EST compliqué. Car ce qui est importe ce n'est pas le résultat obtenu (qui est généralement assez simple à comprendre, sinon à accepter) mais le chemin parcouru pour y parvenir.

Sauf que le chemin, la méthode, on ne vous en parle jamais. Aucun média ne va vous expliquer tous le processus. D'abord parce que c'est beaucoup trop long, ensuite parce que les journalistes non plus ne comprennent pas forcément.

Et pourtant c'est bien la méthode qui permet de trier entre les différentes familles que j'ai indiqué au début. Et qui permet donc d'évaluer le dégré de vérité de l'information.
"Cette vérité a été produite par une méthodologie expérimentale rigoureuse et itérative ? Ok c'est une vérité pertinente."
"Cette vérité a été observée subjectivement mais jamais correctement confirmée ? Elle peut tout à fait être fausse."

On ne vous explique pas et ne vous donne aucun critère pour faire le tri. Pas étonnant dans ces conditions que l'homéopathie, par exemple, existe encore.

La science, c'est humain

L'autre source majeure de défiance envers la science repose sur une confusion importante : Les pratiquants ne sont pas les chercheurs.

On pourrait croire, naïvement, qu'un politique est un expert en science politique ou économique, qu'un médecin est automatiquement un chercheur en biologie humaine, etc... Rien n'est moins vrai !

Alors, certes, ils le sont parfois mais cela n'a rien d'une conséquence logique. Car le travail du scientifique est de prouver des choses, alors que le pratiquant ne fait que les utiliser.
Manipuler votre ordinateur ne fait pas de vous un informaticien, et être informaticien ne fait pas de vous un chercheur en science de l'information. Ce sont des approches différentes et non liées.

Se mêle donc à la vérité scientifique une part importante de "pragmatisme humain".

Prenons par exemple le cas de la vaccination, vérité démontrée rigoureusement par les sciences expérimentales. On trouve des mouvements qui remettent en cause son efficacité alors même que toutes les études scientifiques démontrent de la manière la plus irréprochable qui soit qu'il s'agit là d'un procédé efficace.

Sauf que lorsque l'on creuse un peu, on s'aperçoit que l'origine de la défiance est purement humaine : Des médecins qui travaillent mal, une industrie pharmaceutiques qui cherchent avant tout le profit, des revendications religieuses, etc...
On rejette la faute sur la science alors que la science elle-même n'est jamais véritablement en cause.

La science, c'est pas mystique

Abordons enfin un argument qui est souvent évoqué, et qui pour moi tient du faux débat : La mystique.

On oppose bien trop souvent la science à une mystique quelconque (religion, croyance, culte, ...) et c'est parfaitement idiot. Car si la science énonce des vérités, elle ne se prononce pas sur ce qui sort de son périmètre. Pour prendre un exemple simple : La science démontre la force gravitationnelle mais n'indique rien sur un éventuel être suprême à l'origine de cette force.

Là où la science s'oppose, c'est lorsqu'elle énonce une vérité qui contredit une mystique. Mais cela signifie uniquement que ladite mystique s'est trompée sur ce point particulier, preuves à l'appui. Pas que la totalité de la mystique est à revoir.

Alors bien sûr, il y a des scientifiques "agressifs" qui prennent un malin plaisir à démontrer rigoureusement les failles de telle ou telle mystique. Mais charge aussi à la mystique de ne pas raconter de la merde ! :rolleyes:

Acceptez la vérité de la science est donc tout simplement une histoire de bon sens.

Que la paix soit avec vous.

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

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inkonito (Passant) ·  23 octobre 2016, 18:47

Ces définitions posées, pourquoi diantre, y a-t-il autant de monde de nos jours à réfuter la vérité scientifique ?

Réponse: Car c'est aussi le travail du chercheur !

La science (expérimentale) N'EST PAS UNE VERITE et son énnoncé se doit d'être réfutable.

Après, l'énnoncé scientifique n'est réfuté que par un autre énnoncé scientifique qui suit toute la rigueur exigée par la discipline. C'est la base de l'histoire et de la construction de la science.

inkonito (Passant) ·  23 octobre 2016, 18:51

Petite erreur sur ma précédente remarque: J'ai écris "La science (expérimentale) N'EST PAS UNE VERITE" je voulais écrire "La science (expérimentale) N'EST PAS LA VERITE mais UNE VERITE basée sur un ensemble d'hypothèses"

Khaos Farbauti Ibn Oblivion (Toujours là) ·  23 octobre 2016, 19:03

C'est précisément ce que je dis : les sciences expérimentales sont itératives, la vérité nécessite plusieurs passage avant d'apparaître.

Ce qui est important de retenir sur la science ce n'est pas tant sa capacité à présenter la vérité, que sa capacité à prouver le résultat qu'elle donne.

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