Faille
Publié le jeudi 21 février 2013, 15:43 - modifié le 25/05/13 - Vie publique - Lien permanent
- Article
- |
- Commentaires (0)
- |
- Annexes (0)
En tout état de cause, on peut me considérer comme quelqu'un d'équilibré... Bon peut-être pas véritablement si équilibré que ça, je vous l'accorde, mais néanmoins d'une stabilité suffisante pour être laisser libre de mes actes et de mes mouvements.
Comme tout être humain de mon âge, j'ai bien sûr traversé des épreuves et j'en conserve les séquelles. Mais, parce que c'est ainsi que je vis, que j'affirme mon existence à la face de l'immensité de l'univers, j'ai toujours su contrôler mes névroses. Évacuant les forces tumultueuses qui m'agitent dans des réalisations, pas toujours méritantes, mais constructives à tout le moins.
Il y a ce blog bien sûr, reflet plus ou moins romancé de mon âme, mais il y a aussi la généalogie et sans doute quelque part aussi ma passion dévorante pour l'informatique ou les livres.
Et pourtant il y a toujours ce détail, ces petits grains de sable qui échappent à ma volonté, errent dans les tréfonds de mon inconscience et soudain font tressauter la mécanique complexe de mes pensées.
Car voyez-vous il m'arrive, à des occasions pas si rares que cela finalement, d'avoir des larmes qui coulent de mes yeux, de sentir une vague de tristesse me saisir et m'engloutir brusquement.
Oh rassurez-vous cela ne dure jamais très longtemps, la sensation disparaissant tout aussi rapidement, tel le ressac de l'océan, me laissant désorienté et incertain sur les berges de la réalité.
Mais finalement un homme qui pleure ce n'est après tout qu'une chose très banale. Et ils ne se cachent d'ailleurs même pas tous.
Somme toute, s'il n'était question que de ça, il n'y aurait guère prétexte à écrire un billet (quoique, mes lecteurs m'ont connu bien plus futile).
Seulement voilà, tout ce qui est triste ne m'émeut pas forcément et je sais être parfaitement insensible à un grand nombre d'histoires dramatiques. Il m'arrive même d'être d'une froideur terrible.
Or il suffit d'une situation, d'une réplique, d'un mot, ou même d'une simple intonation, pour que soudain je me mette à pleurer abondamment sans vraiment savoir pourquoi.
Il y a là une faille, une fêlure au plus profond de mon être. Quelque chose qu'un rien peut raviver, mais qui reste imprévisible. Aussi puissante soit ma volonté, aussi solide soit ma maison, elle est construite sur du sable.
Mais contrairement à tant d'autres de mes névroses, celle-là me fait peur.
Celle-là je n'essaye pas de l'expliquer, de la comprendre, de l'affronter. Elle est enfouie au fond de moi et je n'ose pas l'exhumer.
Car, pleinement mise à nue, serait-je capable de supporter la douleur et la tristesse infinie qui semble s'en dégager ?
Que la paix soit avec vous.