Tout le bonheur du monde 2.0

La p’tite grosse rigolote. C’est ainsi que me voit la majorité du monde extérieur au premier abord. Une gonz’ joviale, pleine d’entrain, qui rit énormément et aime la vie. C’est pas totalement faux si je suis honnête. Cette fille existe réellement, quelque part sous ces couches de gras. Et à force de me fréquenter, les gens apprennent à connaître une autre Alee.

La p’tite rigolote. Oui, je n’ai pas toujours eu toutes ces couches, effectivement. Et au bout d’un moment les gens en font abstraction. Ça vient même assez rapidement, il parait que plus on me connaît et plus on oublie mon enveloppe corporelle. Enfin je tiens toujours le personnage du clown, il ne faudrait quand même pas que les gens puissent penser que j’ai des coups de blues récurrents. Mais ça finit par arriver.

La p’tite. Oh! Les gens qui arrivent à cette Alee-ci sont déjà de grands amis je dirais. Et oui, sous tous ces artifices y’a un p’tit coeur qui bat. Et qui souffre pas mal, finalement. Mais je mets tout ça dans un tiroir que je n’ouvre que très rarement en présence d’Autres. Mais c’est moi.

Et j’observe, j’apprends, j’étudie. J’observe ce monde effrayant, bien trop grand pour l’Enfant que je suis encore. J’apprends de tout ce qui se passe autour de moi, bien trop compliqué pour l’Enfant que je suis toujours. J’étudie toutes ces choses qui me paraissent bien difficiles pour l’Enfant que je resterais.

Parce qu’au fond, c’est ce que je suis.

Enfant.