Tout le bonheur du monde 2.0

Le blog de Khaos Farbauti Ibn Oblivion. Une vision du monde cynique et poétique.

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Je suis un déviant 2

Et je le prouve.

Suite à l'excellente étude scientifique évoquée précédemment, dont la rigueur et l'évidence mathématique n'a d'égale que celle de l'intelligent design, théorie farfelue et donc américaine comme son nom l'indique, j'ai souhaité me pencher plus en détails sur ma propre jeunesse afin d'en vérifier la véracité.

Bien que confronté à ma mémoire défaillante, signe, ajouté à mes cheveux blancs, d'un Alzheimer précoce, j'ai ainsi pu tracer ma propre courbe évolutive de jeune s'écartant (ou non...laissons-moi une chance) du droit chemin.

Commençons donc ces péripéties scolaires par le commencement, avec la tranche d'âge 0 à 3 ans et 4 à 6 ans. C'est ici qu'entre en jeu les défaillances indiquées au paragraphe ci-dessus. Je vais donc, magnanime, m'accorder le bénéfice du doute et considérer que, faute de preuves, mon comportement fut des plus brillants et droit.

Vient donc ensuite la phase 7-9 ans dite de "la primaire". Reprenons un à un les signes qui ne trompent pas indiqués par l'étude de M. Benisti (et de beaucoup d'autres imbéciles, dont je n'ai hélas pas le nom)

- Difficulté de la langue : Nonobstant ma lecture du Seigneur des Anneaux, d'Isaac Asimov et mon apprentissage indirect de l'anglais à travers la programmation de mon Atari ST (vieux camarade qui m'accompagna de 5 à 12 ans), j'étais affublé d'un défaut fort prononcé de type dyslexique. Outre mélanger quelques lettres, j'éprouvais de grandes difficultés lorsqu'il fallait transcrire à l'écrit les sons "v" et "f" que je confondais inlassablement. Il m'arrivait par ailleurs de lire des pages entières du Tolkien sus-mentionné sans comprendre la majeure partie des mots utilisés. Preuve évidente de mon inculture de la langue française.

- Comportement indiscipliné : Bavard invétéré, je ne suivais que peu les cours et utilisait une grande part de mon énergie à prêcher le chaos parmi mes camarades (une vocation précoce) voire occasionnellement à dormir. Ma mère, qui fut également mon institutrice (car le village n'était pas bien grand et qu'elle avait en charge la classe de CP), tenta bien de remédier au problème en m'imposant une discipline supérieure à celle de mes camarades mais le bilan ne fut pas, nous en étions bien conscients, à la hauteur.

- Violence à l'école : Bien que ce critère ne devrait apparaitre qu'à la tranche d'âge suivante, j'étais là encore peu respectueux des bonnes moeurs ayant déjà à cet age à mon actif la propulsion, volontaire et gratuite, d'une tête de jeune fille contre un mur extérieur, recouvert d'une sorte de crépi peu amortissant, sans aucune pression sociale de mes camarades puisque nous étions tous les deux seuls dans la cour (rassurez-vous, j'étais déjà à l'époque aussi musclé qu'une allumette anorexique et n'ai provoqué qu'une simple bosse frontale).

Sur cette phase, je suis donc bien au dessus de la courbe de déviance.

Durant la phase collège de 10 à 15 ans, les méfaits se sont bien évidemment accumulés : Indiscipline, violence et même larcins (vol de livres à la bibliothèque, de playmobils à mes camarades, de bijoux "trouvés par terre" pour être redistribué anonymement à une fille plus méritante...j'ai suivi, avec quelques amis plus ou moins volontaire, un entrainement intensif à l'ouverture de cartables et prise de contenu directement sur le dos des gens sans que ceux-ci ne s'en aperçoivent).
Ne manque finalement à l'appel que le redoublement et la marginalisation scolaire (du moins dans le sens de l'étude de M. Benisti puisque j'étais tout de même en situation de marginal avec ma position de premier de la classe et mon faible réseau social)

Face à tant de problèmes, il devrait donc être évident que je devais finir dans la rue alternant mes activités de trafiquant de drogue et de proxénétisme.

Seulement voilà, je suis aujourd'hui ingénieur fort bien payé, je n'ai jamais touché une cigarette de ma vie, y compris celle qui ne font pas rire. Je ne bois pas, je ne me drogue pas et mon casier judiciaire est blanc comme neige. Si j'étais né dans une banlieue de Paris, on aurait presque pu me déclarer citoyen modèle et exemple à suivre pour les jeunes générations.
Et pourtant je n'ai jamais mis le moindre orteil chez un quelconque psychiatre. On ne m'a pas bourré de médicament pour me calmer. Mes parents n'ont absolument rien changé à leur méthode d'éducation. Et, conformément à la règle numéro 2, je n'ai même pas pris la peine d'avoir des remords et m'auto-éduquer en conséquence.

Autrement dit je suis la preuve vivante que ce rapport est un énorme ramassis de conneries. Mais ça, tout le monde le savait déjà. Il fallait bien une excuse, aussi pauvre soit-elle, pour justifier les choix politiques de personnes incapables de comprendre la différence entre la célébrité médiatique et la compétence.

Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Auteur: Khaos Farbauti Ibn Oblivion

Restez au courant de l'actualité et abonnez-vous au Flux RSS de cette catégorie

arille (Habitué) ·  28 février 2006, 20:36

J'adore le coup des bijoux "trouvés par terre" ! Ah vive les belles bêtises bien rigolotes à lire !

Ajouter un commentaire Fil des commentaires de ce billet

no attachment



À Voir Également

Pourquoi je vais bien ?

Alors que plusieurs de mes amis font de réguliers allers-retours en soin psychiatrique, que les...

Lire la suite

filament.jpg

Le dilemme du hérisson

Une main sur le clavier, l'autre sur la souris. Le regard dans le vague. Au delà des écrans qui me...

Lire la suite