Tout le bonheur du monde 2.0

De mon existence, dont le glorieux n'est certes pas l'élément dominant ce qui, en soi, me rend conforme aux spécifications globales de l'espèce humaine (parmi laquelle on retrouve les voisins, les religieux et les belles-mères), on pourra aisément conclure que les révélations furent abondantes.

Parmi celles-ci, l'une des plus frappantes se produisit, il y a quelques années déjà, au beau milieu d'un couloir. Très précisément à l'angle de celui-ci, dont le bord pourtant peu avenant se prit d'amitié pour mon arcade sourcilière. Je me permettrais ici de garder le voile sur les circonstances exactes de cette amitié soudaine, ce qui suscitera, j'en suis sur, des débats enfiévrés d'archéologues lors du prochain millénaire.

C'est donc à cette occasion que, contrairement à la croyance populaire, je ne vis pas 36 lumières mais une seule. Et au sein de celle-ci figurait un Jedi.

Oui je parle bien de ce noble chevalier des temps post-moderne qui, d'un doigt, peut vous faire perdre n'importe quel jeu de ni oui ni non ou bien, selon la tendance politique du pratiquant, faire chauffer sa pizza surgelée à grand renfort d'effets spéciaux électriques.

Car, et voilà le coeur du problème, le Jedi n'existe qu'en 2 variétés : pratiquant du coté obscur ou de l'autre, qui n'est pas nommé mais qui par extension se doit d'être plutôt lumineux.

En effet, au sein des religions galactiques comme chez nous, le cumul n'existe pas. Imaginez un peu Monsieur Marchedansleciel se joignant à la pizza party de la bande des joyeux asthmatiques. Impensable ! Et ne parlons même du ridicule de Monsieur Casquenoir s'il s'avisait de lire l'avenir en faisant le poirier. Les bonnes moeurs n'en sortiraient pas grandies.

Ainsi donc, tel le Ying Yang, nous sommes blancs ou noirs avec, éventuellement, un peu de noir dans le blanc et vice-versa.

Bien sur, j'entends certains m'annoncer la bonne nouvelle, la solution existe : le gris.

Certes.

Il est vrai que dans le gris réside l'art du mélange et du juste milieu. Mais le juste milieu s'impose par la neutralité, l'absence d'inclinaison vers les bords, un jedi sans éclair ni jeu de tarot. Bref un gros nul.

Pourquoi un Luc quelconque ne pourrait-il pas être blanc ET noir pour enfin profiter de la vie comme il se doit ? La réponse d'Hollywood, se résumant généralement à "le noir c'est le mal, et le mal...c'est mal", me laisse un peu sur ma faim.

Soyons "loyal-bon-chaotique-mauvais", notre cerveau, n'étant plus alors limité à un choix d'extrême, sera sans doute utilisé alors à plus des 10% actuels.